La course est engagée pour le livre électronique, aux Etats-Unis tout du moins.Le 24 juillet dernier, l’auteur à succès Stephen King décide de contourner les circuits de distribution classiques en mettant directement en vente sur son site Internet le premier chapitre de son prochain roman. Résultat, près de 152 000 téléchargements et autant d’acheteurs, en à peine une semaine (voir encadré ci-dessous, ” Le roman de King s’enracine sur le Net “). De quoi faire sérieusement réfléchir les tenants de l’édition traditionnelle.Coïncidence ou pas, quelques jours plus tard, Random House dévoile ses projets en matière de livre électronique. Une stratégie qui passe, tout comme pour son concurrent direct Time Warner, par des accords avec Microsoft (promoteur du e-book) et par la création d’un département spécialisé, AtRandom.Cette structure aura pour vocation d’éditer et de vendre des livres électroniques, de publier des titres rares à la demande ou encore de négocier les droits d’auteur “digitaux” avec les écrivains ou leurs agents. Pour s’assurer une présence sur ce nouveau marché, Random House et Time Warner publieront à l’automne et au printemps 2001, leurs premiers catalogues composés chacun d’une vingtaine de références (comme “A la recherche du temps perdu”).Mais, paradoxalement, si le livre électronique semble, au niveau économique, plein de promesses, peu d’éditeurs savent à quoi il ressemblera.Comme le reconnaît la présidente de Random House Trade Group, Ann Godoff, dans des propos rapportés par le New York Times, “je n’ai encore jamais lu de livre sur un écran et encore moins de livre électronique. Et je ne connais personne dans le monde de l’édition qui ait eu ce genre d’expérience”.Un modèle économique qui se cherche encore.
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