Les marchés croient au jeu social. Zynga, qui entre en Bourse aujourd’hui, 16 décembre, a fixé hier le prix de son action à 10 dollars. La société met 100 millions de titres sur le marché et lèvera ainsi, pour son premier jour de cotation sur le Nasdaq, 1 milliard de dollars. Il s’agit de la plus importante introduction en Bourse dans le secteur américain de l’Internet depuis celle de Google, en 2004. Le moteur de recherche avait alors obtenu 1,7 milliard de dollars.
« Facebook addict »
L’opération porte la valeur du créateur de Farmville à près de 8,9 milliards de dollars. Soit un peu moins que les estimations hautes des analystes. Les marchés ont accordé leur confiance à Zynga et à son fondateur, Mark Pincus, malgré les quelques faiblesses de la société, en premier lieu sa très forte dépendance à Facebook. Ses tentatives de diversification dans les jeux pour mobiles et pour tablettes n’ont jamais rencontré le succès des titres développés pour le réseau social, comme Farmville, Cityville ou encore Empires & Allies.
La société est consciente de sa situation. Dans son document d’introduction en Bourse, elle concède : « Si nous sommes dans l’impossibilité de maintenir de bonnes relations avec Facebook, notre business en souffrira. » Les risques pour elle seraient que le réseau accroisse sa marge, qu’il développe ses propres jeux ou que de nouveaux éditeurs investissent le site de Mark Zuckerberg. Certains pourraient être de sérieux concurrents : Woonga revendique 11,6 millions d’utilisateurs actifs par mois pour son jeu Diamond Dash, et The Sims Social, d’Electronic Arts, attire 28,2 millions de joueurs.
Une année mitigée pour les nouvelles valeurs high-tech
Malgré une explosion de son activité, la marge de Zynga reste stable. De 19,4 millions de dollars en 2008, son chiffre d’affaires (CA) est passé à 121,4 millions en 2009, puis à 597,4 millions en 2010. Mais les bénéfices ne suivent pas la même progression. De 27,8 millions de dollars en 2010 (première année de rentabilité), ils sont passés à 30,6 millions pour les trois premiers trimestres 2011 (pour un CA de 828,8 millions). La principale raison tient aux forts investissements en recherche et développement, pour la création de nouveaux jeux (149 millions en 2010), et en marketing (114 millions en 2010).
L’entrée en Bourse de Zynga pourrait avoir valeur de test pour Facebook, qui prévoit de lever 100 milliards de dollars sur les marchés au printemps 2012. Cette année, les nouvelles valeurs Internet ont connu un succès mitigé. De 26,11 dollars l’action le jour de son introduction, le cours de Groupon est tombé à 23,23 dollars le 16 décembre. Et celui de LinkedIn est passé de 83 dollars le 19 mai dernier à 66,38 dollars. Mais, qui sait, Zynga bénéficiera peut-être d’un effet « Bubbleville » ?
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