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L’échec de Toysmart: accident de parcours ou début de consolidation?

Le site de vente de jouets, lâché par son actionnaire Disney, ferme ses portes. Cela montre, une fois de plus, que ce secteur est des plus difficiles.

” Toysmart ne prend plus de commandes. Si vous êtes intéressé pour racheter ses actifs, ou par embaucher l’un de ses employés, écrivez-nous. “ Lundi dernier, le site de vente de jouets en ligne annonçait l’arrêt brutal de ses activités, et le licenciement de ses 130 salariés.Disney, son principal actionnaire, en avait pris le contrôle pour 50 millions de dollars en août dernier. Et c’est Disney qui, citant les conditions d’un marché devenu hyperconcurrentiel, a décidé de ne pas continuer à financer le déficit de la start-up. Elle n’avait jamais réussi à se faire un nom. Malgré le prestige de la marque Disney.Cet échec, qui survient après celui de Red Rocket, positionné sur le secteur des jouets éducatifs, signifie-t-il que cette activité en ligne n’a aucun avenir ? Henry Blodget, analyste de Merrill Lynch, ne le croit pas : “Le marché mondial du jouet représente 200 milliards de dollars par an, dont la moitié aux Etats-Unis. Et Internet n’en couvre qu’un tiers, il y a encore beaucoup d’espace à occuper.”.

Amazon et eToys en position de force

Pour autant, tout laisse penser que le nombre d’acteurs qui parviendront à rester sur ce marché est déjà en train de se réduire. eToys, lancé dès 1996, devrait figurer parmi ceux-là. Pour deux raisons, notamment : son nom est connu sur le Web, et la start-up du New Jersey continue de progresser en termes de chiffre d’affaires. Pour son année fiscale 2000, close le 31 mars dernier, il se montait à 151 millions de dollars, mais les pertes atteignaient 189 millions de dollars. Cependant, ses investisseurs (Idealab, Intel…) ne l’abandonneront pas et encouragent même son expansion, avec l’acquisition de sites comme BabyCenter. Même si cela signifie le retard de l’équilibre opérationnel.Egalement en position de force, Amazon.com, qui a ouvert son rayon jouet en juillet 1999. Avec ses 17 millions de clients et ses 18 millions d’articles à son catalogue, Amazon est prêt à financer encore son développement dans ce secteur.
Pour autant, ces pionniers du Net ne seront pas forcément les seuls gagnants du mouvement de consolidation qui a commencé à s’opérer. Toys’R’Us, grâce à ses 1500 magasins répartis dans tous les Etats-Unis et à son image de marque impeccable outre-Atlantique, a les moyens de jouer de la complémentarité entre réel et virtuel pour s’imposer également sur le Net.Sans oublier les géants de la distribution comme Wal-Mart avec ses 100 millions de clients par semaine. Il lancera d’ailleurs cette année une stratégie Internet particulièrement agressive, et vient de ravir à Toys’R’Us la position de numéro un américain du jouet. “Malgré la difficulté du marché de la vente de jouets en ligne, nous sommes convaincus qu’il y a de la place pour plusieurs acteurs dominants “, assure encore Henry Blodget.

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Jean-Baptiste Su, à San Jose, Californie