Non, la Leapmotor T03 ne coûtera pas 14 900 euros ces prochains mois, grâce à son assemblage en Pologne. La marque chinoise, qui distribue ses voitures en France par le biais d’une coentreprise avec Stellantis, revoit sa stratégie alors que sa demande d’éligibilité au bonus écologique a été écartée.
La citadine électrique, disponible à 18 900 euros (et reine de la catégorie des voitures électriques à moins de 25 000 euros), devait obtenir cette aide gouvernementale grâce à un assemblage en Europe, en profitant de pièces importées de Chine. L’idée n’a pas plu à l’État qui a modifié les règles du jeu, pour un souci de clarté.
Du site d’assemblage au site de production
Jusqu’à présent, une voiture électrique était éligible au bonus écologique à partir du moment où son site d’assemblage se trouvait en Europe. C’était ainsi qu’était déterminé l’écoscore, un critère important pour l’accès au bonus. Désormais, il ne faut plus compter sur le site d’assemblage, mais sur le site de production des pièces de la voiture.
Vendue en kit et assemblée en Pologne pour le montage final, la Leapmotor T03 conservait bien une empreinte carbone lourde du fait que toutes ses pièces proviennent toujours de Chine, à l’instar de la Dacia Spring. Avec ce revirement de situation, la marque chinoise a décidé de revoir ses plans et abandonner le site polonais, situé à Tychy, qu’elle utilisait depuis juin 2024.
Le plan européen de Leapmotor avec la B10
L’usine polonaise de Stellantis produisait aussi sur place la Fiat 500 Hybrid, un modèle arrêté depuis, et s’est renouvelée en accueillant la Jeep Avenger, l’Alfa Romeo Junior ou encore la Fiat 600. Ses plans avec Leapmotor ne sont plus très clairs, puisque la marque chinoise compte toujours sur une production européenne pour son futur B10, mais ce dernier pourrait mettre le cap sur l’Espagne.
L’ancien PDG de Stellantis, Carlos Tavares, avait désigné le pays comme point d’entrée pour la jeune marque, avant de l’installer plus largement en Europe (dont la France). Depuis la fin mars, Reuters avance que le prochain SUV pourrait être produit à Madrid (en parallèle aux Citroën C4 et C4 X), à Vigo (Citroën Berlingo, Peugeot Rifter, Opel Combo, Fiat Doblo) ou encore à Saragosse (Opel Corsa et Lancia Ypsilon).
Récemment lancée en France, la C10 REEV, avec un prolongateur d’autonomie, a rejoint la petite gamme Leapmotor en France (aux côtés de la C10 100 % électrique). La marque chinoise importe ses voitures en France par des cargos, depuis la Chine, ce qu’elle fera désormais aussi avec la T03. En vue de la situation avec la mise en place des frais douaniers américains et chinois, il se pourrait bien que Stellantis compte réorienter ses investissements vers cette jeune marque pour compenser ses pertes en Amérique du Nord.
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Source : Les Echos