Parmi les 40 start-up sélectionnées par le jury de Capital IT, LEACom, un fabricant de boîtiers électroniques pour l’ADSL, a remporté les trophées de la meilleure jeune pousse et du meilleur potentiel de développement.La start-up Welcome Office, une place de marchés dédiée aux fournitures de bureau, a été récompensée pour la qualité de présentation de son dossier. Ad Libitum, éditeur de logiciels pour l’e-commerce, a reçu le prix des meilleures perspectives à l’international. Enfin, 12Planet, société éditrice de modules de communication pour entreprises (chat, messagerie instantanée, etc.) s’est vue attribuer le prix de l’innovation.
Des investisseurs plus prudents…
A l’heure où les investisseurs font l’apologie de la prudence et s’inscrivent dans une stratégie d’attente, le choix du vainqueur de Capital IT 5 est symbolique.En effet, LEACom est une start-up déjà rentable [voir notre article : LEAcom veut être leader dans l’équipement ADSL européen
], à la recherche d’un troisième tour de table et qui se prépare à entrer en Bourse à l’automne prochain. Elle concentre la plupart des vertus prônées par les investisseurs : forte technologie, barrière à l’entrée élevée pour ses concurrents, équipe très qualifiée, des clients solides (Alcatel, Nortel, Cisco, Marconi, etc.) et un marché à forte croissance. Un très beau projet dont le risque d’échec faible traduit la nouvelle mentalité des investisseurs.” La période d’avant l’e-krach était une époque de transgression “, observe Pierre Louette, directeur général incubation France d’Europ@Web. ” Comme tout le monde, nous avons commis des erreurs en
investissant dans des business models facilement réplicables, avec des équipes insuffisamment qualifiées, etc. Nous avons réalisé environ 50 investissements avec, pour l’instant, un taux d’échec d’environ 10 %. Maintenant, nous sommes plus raisonnables et plus patients “, ajoute-t-il.
… et des choix plus mûrs
Une analyse partagée par Olivier Cognet, directeur business development chez Cisco : “Nous sommes plus
attentifs à la qualité des équipes et au time to market des produits développés par les start-up. Pour autant,
nous n’allons pas diminuer nos investissements : nous avons prévu de dépenser environ 200 millions de dollars en 2001 dans les start-up Internet.”A l’image des entrepreneurs Internet présents sur Capital IT, les principaux investisseurs de la nouvelle économie revendiquent donc une plus grande maturité dans leurs choix. “On garde tous en tête les excès de l’avant e-krach, observe Stéphane Roussier, président de France Finance Technolgie. Au moment de son introduction en Bourse, une start-up comme NetValue, qui réalisait 3 millions d’euros de chiffre d’affaires, s’est trouvée valorisée à presque un milliard ! Un mois et demi plus tard, la faillite de Boo.com a fait prendre conscience à tout le monde qu’on allait droit dans le mur”.” C’était un marché avec trop de liquidité ; un accès trop facile au capital finit par détruire la valeur “, renchérit Pierre Louette. Du coup, nombre de capital-risqueurs se retrouvent dans une situation de gestion de crise, obligés de nettoyer à perte leur portefeuille de start-up, après avoir investi la plupart de leur fonds.A contrario, les plus prudents se retrouvent dans une situation idéale : “Nous avons levé un nouveau fonds d’investissement en septembre dernier, après l’éclatement de la bulle Internet”, déclare Benedict Tompkins, directeur du management chez Broadview. “Beaucoup de start-up cherchent de largent et leur valorisation sont faibles. Nous sommes donc libres de choisir les meilleurs dossiers”, conclut-il.
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