Avec l’explosion de l’ADSL, l’Internet haut débit est devenu une réalité… En ville. Hors des agglomérations, l’accès rapide au Web reste un luxe, nécessitant des récepteurs satellites ou BLR (Boucle Locale Radio). Pourtant, ce marché pourrait être bouleversé dans les prochains mois avec l’apparition du Wi-Fi dans les campagnes. Deux fournisseurs,
Tiscali et
Altitude Télécom, sont en effet en train d’équiper des communes isolées avec cette technologie.Tiscali a choisi la localité de
Felletin, sur le plateau de Millevaches, dans le Limousin. Là, la société
Aramiska, spécialisée dans l’accès par satellite, va installer un hub chargé de relier le village au Web. Des bornes Wi-Fi seront ensuite installées sur le toit de plusieurs bâtiments
de la commune. De quoi tisser un réseau sans fil dans tout Felletin. Les particuliers intéressés n’auront alors qu’à s’équiper d’une antenne patch, un gros autocollant à placer par exemple sur une fenêtre, qui permettra de recevoir le signal des
bornes. Il suffira ensuite de brancher cette antenne au port USB d’un ordinateur pour obtenir un débit espéré proche de celui de l’ADSL. Le tout pour une somme extrêmement modique.Selon Tiscali, entre 20 000 et 30 000 euros suffiraient pour couvrir la zone où vivent les 1900 habitants de la commune. Le fournisseur d’accès à Internet compte ainsi proposer un accès à haut débit à des tarifs
équivalents à ceux de l’ADSL en ville.
Des expérimentations soumises à autorisation
Un objectif qu’Altitude Télécom compte dépasser à
Sillé-le-Guillaume, dans la Sarthe. Le but de l’opérateur est d’offrir un accès haut débit à 20 euros par mois. Pour atteindre ces ambitions tarifaires, Altitude Télécom va faire
transiter une bande passante de 34 Mo/s par boucle locale radio. Celle-ci sera alors reliée à des bornes
802.11g (une évolution future du Wi-Fi, offrrant un débit théorique cinq fois supérieur) permettant de relier au Web l’ensemble de la zone, chaque point ayant un rayon de couverture
de 1 km.Il ne s’agit toutefois que d’expérimentations, menées avec l’accord de l’Autorité de régulation des télécommunications. Le comportement du sans-fil en plein air reste par ailleurs mal connu. Altitude Télécom a tenté d’en savoir plus
avec sa ‘ camionnette Wi-Fi ‘. Doté d’un mât télescopique surmonté d’une antenne 802.11g, le véhicule a été baladé pendant deux mois pour tester la réception et la diffusion de signaux émis depuis un point d’accès Wi-Fi
situé dans les locaux d’Altitude Télécom.De quoi constater les limites de la technologie : à la différence des signaux GSM, les signaux Wi-Fi se réfléchissent très mal contre les murs et les obstacles. Pour obtenir une bonne réception, il est donc indispensable de bien
orienter les antennes. La neige et la pluie n’ont, elles, aucun impact. Quant à la distance maximale d’émission, elle s’est élevée à 5 kilomètres. Enfin, à 500 mètres d’une borne, une simple antenne patch permet d’obtenir un débit de
2,4 Mbit/s. Des premiers tests concluants.A Felletin comme à Sillé-le-Guillaume, les expériences devraient se poursuivre tout au long de lannée. Avec comme objectif de permettre à Tiscali et Altitude Télécom de proposer le haut-débit clé en main aux communes françaises.
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