Internet est en passe de devenir le nouvel ange gardien des immenses grues qui dominent les chantiers de construction. Cela ne fait aucun doute pour Severin Kezeu, 32 ans, PDG de SK Group, une jeune pousse fondée en 1998 à Sophia-Antipolis (Alpes-Maritimes) et spécialisée dans les systèmes anticollision. Cet ingénieur informatique a eu l’idée de faire monter le net à bord des grues du BTP. C’est-à-dire d’installer un ordinateur communicant dans la cabine du grutier afin d’améliorer de manière sensible la sécurité dans les man?”uvres.Navigator 2000 – c’est le nom du système – prévient d’éventuelles collisions avec les machines voisines ou contre des obstacles existants à proximité du site. Ou encore, il empêche le passage de la flèche ou de la charge au-dessus d’une zone sensible. Au sein de l’offre anticollision, son originalité est de rendre le système accessible sous la forme d’un écran LCD graphique superVGA à interface Windows, connecté à internet. La console avertit le machiniste. “Elle peut aussi lui donner des images du sol par un réseau de caméras, indique Severin Kezeu, et remplacer le talkie-walkie pour les communications à la voix.”La connexion web assure la transmission d’informations provenant d’une série de capteurs détectant les changements de pièces à effectuer et la surveillance à distance. “Chaque Navigator 2000 dispose d’une adresse internet. Du coup, rien n’empêche, par exemple, de paramétrer la grue à distance en cas de coup de vent imprévu pendant un week-end, selon la réglementation de sécurité en vigueur.”SK Group teste actuellement le produit pour GTM Construction sur le chantier de la gare RER d’Antony (Hauts-de-Seine) et sur celui du pont d’Aquitaine à Bordeaux. Bouygues l’expérimente sur sa base technique des Sablons à Chilly-Mazarin. Des loueurs de matériels de BTP, tel le groupe Wastiaux à Metz, l’ont déjà adopté.Severin Kezeu, diplômé de l’Ecole supérieure des sciences informatiques (Essi) de Sophia-Antipolis, affirme avoir déjà engrangé 7 millions de francs de chiffre d’affaires en 2000, contre 2 millions de francs en 1999. Natexis-Banque Populaire y a investi 6 millions de francs par l’intermédiaire de sa filiale Initiative et Finance.
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