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Le Web to host un passage obligé

‘intranet n’est pas seulement un outil de communication. Il peut assimiler l’existant de l’entreprise. Lorsque cet existant est constitué d’émulations, les solutions Web to host accélèrent le passage aux nouvelles technologies et minimisent les développements.

Après une première phase de déploiement d’outils de communication, de nombreux intranets s’orientent vers l’intégration d’applications visant à optimiser les processus de l’entreprise. Conçus en périphérie des systèmes en place, les premiers projets cèdent la place à de véritables solutions respectant le système d’information existant. Pour beaucoup de sociétés, cet existant a pour nom mainframe, systèmes Unix et autres applications qu’il n’est possible d’atteindre qu’avec des terminaux spécifiques. Assurant le lien entre l’époque révolue de Blanche Neige et les 7 nains (IBM entouré de Burroughs, Honneywell, NCR, Univac, RCA, General Electric et Control Data Corp) et les nouvelles technologies du futur, le Web to host constitue, dans bien des cas, la solution la plus rapide pour profiter des avantages de l’intranet sans remettre en cause l’existant.

De l’intégration pure…

Le Web to host regroupe tous les logiciels qui permettent, à partir de n’importe quel type de périphérique, pour peu qu’il dispose d’un navigateur, d’accéder aux informations, données et applications hébergées sur mainframe. Utilisant l’infrastructure publique d’Internet et son protocole IP (Internet Protocole), le Web to host ne nécessite aucun déploiement : un serveur sert de passerelle entre le navigateur et les mainframes. Repris sous forme d’applet Java ou de contrôle ActiveX à l’intérieur du navigateur, l’émulateur donne accès au mainframe. Concrètement, le Web to host permet à toute entreprise équipée de terminaux passifs propriétaires de bénéficier des avantages et des technologies de l’intranet. Au passage, elle a ainsi la possibilité de se débarrasser d’un parc matériel coûteux à faire évoluer et à maintenir, de relations de dépendance avec ses fournisseurs et d’applications monolithiques difficilement évolutives, mais qui ne sont pas dénuées d’intérêt pour autant. Raison pour laquelle, dans un premier temps, beaucoup d’applications Web to host se contentent de reprendre les écrans existants pour les encapsuler dans le navigateur. Rapide, cette méthode présente en outre un second avantage : l’interface étant identique à celle du traditionnel terminal, le passage au Web to host ne suppose aucune formation de la part des utilisateurs.Côté sécurité, l’ouverture des systèmes centraux (jusqu’alors protégés par des technologies et des protocoles propriétaires) aux protocoles ouverts d’Internet multiplie bien entendu les risques de piratage. Pour sécuriser les applications Web to host, chaque éditeur utilise et combine un certain nombre de techniques, certaines sont propres à la partie mainframe du logiciel Web to host, d’autres sont plus particulièrement destinées à sa partie Internet. Dans ce cadre, la plupart des outils Web to host s’appuient sur le protocole SSL pour garantir la confidentialité et l’intégrité des données. Pour ce qui est de l’authentification, ils utilisent en général une interface LDAP afin de communiquer avec l’annuaire de l’entreprise et de gérer ainsi les contrôles d’accès aux applications selon les droits des utilisateurs. Ces mécanismes de protection peuvent être renforcés par des systèmes de sécurité propres aux technologies d’Internet : coupe-feu, serveur proxy, VPN (réseau privé virtuel) ou autres systèmes d’authentification complémentaires déjà utilisés par les entreprises.

… à l’adaptation de l’existant

Progressivement, les outils Web to host se sont toutefois enrichis de fonctions d’habillage qui modifient dynamiquement le graphisme d’un écran pour l’adapter au Web. Certaines offres permettent même de ne récupérer que des processus ou des données sur mainframe pour les intégrer à des applications nativement conçues pour le Web. Après une profonde restructuration courant 1999, le marché s’est réorganisé autour de quelques grands acteurs dont, notamment, Attachmate, Netmanage, Humminbird WRQ et bien entendu IBM. Bien que très riche, leur offre ne tient toutefois pas toujours compte de particularités “spécifiquement françaises “, telles que des émulations DKU (Bull) que l’on trouve rarement dans les offres américaines. Pour combler leurs lacunes, ils n’ont donc pas hésité à nouer des accords avec des éditeurs français moins représentés sur le marché mais n’en détenant pas moins les chaînons manquants à leur offre tels que Esker ou encore Ilex.Anfin, bien qu’une solution Web to host s’appuie sur un serveur jouant le rôle d’intermédiaire entre le client et les données ou processus sur mainframe, on ne peut pas véri- tablement parler d’architecture multitiers au sens strict du terme. Cela, pour la simple raison que le serveur Web to host administre plus qu’il n’exécute les tâches. Mais l’architecture de base est là : en séparant les traitements des données, les solutions de Web to host favorisent le développement d’environnements distribués. Rien d’étonnant dès lors qu’elles soient de plus en plus souvent couplées à des serveurs d’application, tels que Websphere d’IBM, APP de Inprise ou encore WebLogic de BEA pour ne citer que les grands acteurs de ce marché émergent. Et le couplage des deux offres devrait donner naissance à des architectures intégrant les données et les processus résidant sur les mainframes, mais également à d’autres sources de données (bases relationnelles, ERP, WRB [Web Request Broker], etc.), le tout dans un environnement à base de composants qui préserve les développements.

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Marie Varandat et Alain Clapaud