Pas d’affolement : la conjoncture a beau être, aujourd’hui, un peu moins favorable à l’embauche de jeunes diplômés, l’optimisme reste de mise. “Il y a eu un trou d’air mais le marché va repartir, même s’il est difficile de dire quand, assure Éric Charvet, directeur de Go Editions, site d’emploi spécialisé pour les jeunes diplômés (voir ci-contre). Des secteurs comme les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), ou la banque, sont très demandeurs. Et à partir de 2005 et jusqu’en 2015, nous allons assister à un phénomène démographique turbulent : il y aura plus de départs à la retraite que de nouveaux entrants.”
Le vivier de l’avenir
Pas question donc de rompre les liens avec les étudiants en fin de cycle, qui constituent le vivier de demain pour les entreprises. Parmi les moyens mis en ?”uvre pour les recruter, internet s’avère être un outil incontournable. Pour preuve, nombre de sites se sont récemment emparés du créneau. Des sites d’emploi généralistes ont créé leur espace “Jeunes diplômés”, des sites de niche ( Grandeecoles.com, Studyrama.com, etc.) ont vu le jour, des acteurs issus de la presse traditionnelle ( Figaroetudiant.com, E-go.fr,…) ont profité de leur notoriété pour être présent sur la toile… Le premier réflexe des recruteurs reste d’utiliser leur propre site. Rien de très étonnant : selon la dernière enquête du métamoteur de recherche d’emploi Keljob, les entreprises seraient 79 % à avoir un site corporate (contre 69 % en 2000). Et presque la moitié d’entre elles s’en servent pour publier leurs offres d’emploi, bien souvent dans un espace dédié aux jeunes diplômés ( Unilevercity.com). “Il y a des mois, les sociétés mettaient plusieurs cordes à leur arc pour recruter en masse, explique Cyril Janin, directeur de Keljob. Aujourd’hui, elles se contentent d’utiliser leur site pour lequel elles ont beaucoup investi et qui représente toujours un coût en terme de développement et de mise à jour”. Côté jeunes diplômés, ils seraient 73 % selon l’Association pour l’emploi des cadres (APEC) à privilégier ce moyen pour rechercher un emploi soit en consultant les offres, soit en recherchant des informations avant de passer un entretien. L’autre méthode est d’avoir recours aux jobboards (site de recrutement) traditionnels qui consacrent à ces étudiants de 10 à 15 % de leurs annonces. C’est le cas pour Cadremploi.fr. “La création d’une rubrique spéciale s’est imposée naturellement car 10 % des offres concernaient les jeunes diplômés”, explique Thibault Gemignani, son directeur. Les entreprises peuvent aussi consulter la Cvthèque qui propose 19 % de CV pour les nouveaux venus sur le marché du travail. D’autres sites spécialisés dans un secteur proposent un volume d’offres moins important mais plus ciblé, et n’hésitent pas à amadouer les jeunes diplômés. Ainsi, Netjobit.com, qui couvre tous les métiers liés aux NTIC et met en relation les candidats avec les sites d’entreprises, a lancé un jeu à destination des écoles d’ingénieurs et des universités. Les bureaux d’élèves qui ramènent sur ce site le plus de CV sont récompensés ! Un jury de professionnels de l’informatique récompense même les CV les plus percutants. Rusé…
Un choix à sites multiples
Les entreprises peuvent enfin choisir parmi les nombreux sites entièrement dédiés aux jeunes diplômés. Placeojeunes.com, un nouvel acteur du marché, recense dans son moteur de recherche les 1 000 plus grandes entreprises avec des liens vers leurs sites. Par ailleurs, il permet aux DRH de remplir en ligne une offre et de la poster simultanément dans les écoles via leur intranet. Un concept novateur qui doit encore faire ses preuves. Une chose est sûre : pour mettre toutes les chances de leur côté, en matière de recrutement, les entreprises ont tout intérêt à coupler leurs initiatives en ligne (campagne d’e-mail marketing, etc.) avec une vraie présence dans les campus et lors des événements étudiants. Soit la bonne “vieille” recette click and mortar…
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