Les déboires du WAP grand public n’ont pas empêché l’utilisation de cette technologie de communication en environnement professionnel. Elle fournit aux employés nomades l’accès à distance à des applications dédiées pour consulter ou traiter les données du système d’information de l’entreprise.Désignées par le vocable marketing d’Internet mobile, ces applications sont disponibles depuis un terminal sans fil (téléphones mobiles ou assistants personnels de type Palm ou PocketPC) au travers des échanges WAP ou SMS.Par exemple, lors du salon Online 2001 de mars dernier, la société de conseil en intégration pour l’Internet mobile Inexbee a pu témoigner du succès d’une application métier déployée chez Hewlett Packard : l’entreprise souhaitait que ses ingénieurs de maintenance puissent prendre connaissance à tout moment des interventions à effectuer.Ainsi, tout en leur offrant des services de consultation sur des pages WAP, l’application développée leur notifie par SMS les opérations urgentes. Résultat, “le centre de HP a enregistré 20 % d’appels en moins de la part des techniciens, soit 71 000 euros mensuels de bénéfices directs pour un investissement de 1 million d’euros “, affirme François Loviton, président d’Inexbee.Ces applications pionnières, de plus en plus nombreuses, permettent donc d’inventer de nouvelles méthodes de travail qui sont amenées à se démocratiser une fois établie la puissance des réseaux sans fil (2,5 G et 3 G). Philippe Gros, directeur commercial de Coheris, éditeur d’outils de développement d’applications, résume l’état du marché :” Les entreprises hésitent à adopter l’Internet mobile. Or, ce choix peut leur donner un avantage sur leurs concurrents. On retrouvera sur l’Internet mobile des applications verticales et transversales, mais ces dernières sont les plus avancées à l’heure actuelle “.
L’Internet mobile professionnel selon France Télécom et SFR
La mauvaise réputation du WAP tient pour beaucoup au faible débit du GSM (et à la taille réduite des écrans des mobiles), cela ne semble pas être un handicap pour les applications professionnelles. Emmanuelle Olivié-Paul, consultante au cabinet Markess International, le confirme : “De telles applications fonctionnent déjà très bien avec les débits du GSM, et le GPRS apportera bientôt un plus. Il serait dommage d’attendre la démocratisation de l’UMTS qui ne se fera pas avant 2004.”
L’Internet mobile répond à trois types de besoins : la communication (e-mail, agenda, etc. ), l’accès à des contenus et l’interaction avec le système d’information au moyen d’applications métier. Soit, peu ou prou, ce qui est petit à petit devenu accessible sur les intranets des entreprises.D’où le développement de portails accessibles à distance et uniquement destinés aux employés de l’entreprise, dits ” B-to-Employees “, prolongement sans fil naturel de l’intranet. Une nouvelle opportunité que les opérateurs mobiles France Télécom et SFR saisissent au vol.Le premier a pris une longueur d’avance sur son concurrent – dont l’offre n’en est qu’à ses balbultiements ?” avec sa solution clés en main de portail mobile d’entreprise, MIB (Mobile Internet Business), lancée dès juillet 2000. L’intégration au système d’information de l’entreprise est assurée avec des partenaires comme Himalaya, qui a réalisé la version standard pour PocketPC de MIB.Depuis, ses services se sont enrichis de nouvelles applications, telles que Mail-agenda avec Lotus ou Exchange, ou Tarifs, qui permet d’accéder à des listes de prix, ou Enquêtes, pour la qualification de prospects.Les contenus proposés se sont aussi étoffés : l’Internet mobile offre un accès à des informations personnalisées de source extérieure à l’entreprise, comme le service de consultation des informations de l’AFP qu’offre MIB.De quoi laisser au WAP assez d’oxygène en attendant l’avènement des portails mobiles B-to-B et B-to-C, connexes de l’arrivée de l’UMTS, seul garant de la vitesse et de la sécurité indispensable à ce type d’échanges.
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