Sept ans après son lancement en avril 1996, le site WSJ.com est aujourd’hui l’un des rares succès de presse sur internet. D’autant plus rare qu’il est payant contrairement à la plupart des sites éditoriaux : aujourd’hui, 625 000 abonnés déboursent chacun entre 29 et 59 dollars (33,5 et 68,2 euros) par an pour accéder au WSJ en ligne.Mais ce succès coûte cher : le site emploie 60 journalistes auxquels s’ajoutent 30 autres salariés. Aussi, Neil Budde, l’éditeur en charge du site, a décidé d’aller chercher les profits, à un moment où la manne publicitaire fait défaut (-50 % en 2001 pour le site). Le groupe Dow Jones, éditeur du Wall Street Journal, a accepté d’investir quelque 28 millions de dollars dans une nouvelle version du site.WSJ.com a bénéficié d’un élégant lifting et l’accent a été mis sur les thématiques et la personnalisation de l’information. Objectif : faire rentrer plus d’argent sur deux fronts : la publicité et les abonnements, qui représentent respectivement 40 et 60 % des recettes. Neil Budde espère ainsi dégager plus de 20 millions de dollars de bénéfices d’ici à trois ans. Mais comment élargir l’audience d’un site, qui a déjà fait le plein chez les fans d’informations économique et financière ?
Quadras américains aisés
Les stratèges de WSJ.com ont étudié le profil de leurs abonnés. Ce n’est pas une surprise, ils ressemblent beaucoup aux lecteurs de la version papier : 50 % sont des cadres supérieurs, affichant près de 125 000 dollars de revenus annuels. Ils ont 45 ans en moyenne, ils voyagent et investissent beaucoup en Bourse : 98 % ont déjà acheté des actions. Et puis, surtout, environ 90 % vivent aux États- Unis. Il y a donc un fort potentiel de développement à l’étranger, pour peu que l’on fasse connaître aux anglophiles toute l’étendue de la couverture de WSJ.com. Comme le quotidien papier, la version électronique dispose en effet désormais d’une édition européenne et d’une édition asiatique. Il y a même une variante en mandarin sur Chinese. WSJ.com…
Grandes signatures online
Le WSJ.com drague aussi du côté des lecteurs habituels du quotidien financier. Neil Budde s’est notamment assuré des collaborations exclusives chez les signatures vedettes du Wall Street Journal. Par ailleurs, les abonnés ont droit à une page d’accueil personnalisée : une fonction “push” leur permet de recevoir les dernières infos correspondant à leurs centres d’intérêt et de suivre jusqu’à trente cours d’actions. Neil Budde espère ainsi gagner de nouveaux abonnés et attirer plus d’annonceurs vers sa version électronique. Un vrai défi au moment où la publicité déserte la presse, grande ou petite, tout en continuant à bouder internet…* à New York
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