Chaussés des lunettes adéquates, deux chercheurs s’activent autour de la représentation en trois dimensions d’un véhicule. Simultanément, ils lui enlèvent portières, sièges, rétroviseurs. L’un des deux scientifiques est à Rocquencourt, sur le site de l’Inria (Institut national de recherche en informatique et automatique), l’autre à l’Irisa (Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires), à Rennes. Tous deux participent au projet d’interaction coopérative en environnement virtuel. Changement de décor à Paris, à l’Hôpital Européen Georges-Pompidou, où un chirurgien exécute un pontage coronarien avec un robot téléopéré. Certes, le patient est dans la pièce. Mais le geste du praticien, les images diffusées sur son écran de contrôle et le mouvement du robot doivent être en parfaite synchronisation. Autant de man?”uvres impossibles à réaliser sans un très haut débit.Tel est justement l’objectif du projet VTHD, “ainsi nommé parce qu’à l’époque où on l’a lancé, il s’agissait de la frontière du possible, repoussée depuis“, rappelle Jean-Jacques Damlamian, directeur exécutif de la branche développement de France Telecom. Lancé il y a 18 mois, le réseau VTHD expérimental mis en place par l’opérateur public, l’Inria et le GET (Groupe des écoles de télécommunications) relie huit centres par des connexions supportant des niveaux de débits jamais atteints. Le c?”ur de ce réseau internet de seconde génération devrait atteindre des débits de 40 gigabits par seconde. Les sites équipés sont pour l’instant reliés par des connexions autorisant des débits de 800 à 900 mégabits/seconde (soit la diffusion d’un CD-Rom multimédia complet en quelques secondes).
Pour atteindre de telles performances, les différentes équipes ont utilisé des technologies dernier cri. Des routeurs nouvelle génération sont reliés entre eux par des canaux de transmission optiques à haut débit. L’originalité de ce mode de transfert de données : l’utilisation du multiplexage en longueurs d’onde, c’est-à-dire l’exploitation simultanée de plusieurs canaux dans la fibre optique, ce qui permet de faire circuler plusieurs flux d’informations en parallèle. L’association des différents laboratoires de recherche avait également pour objectif d’expérimenter des applications dans la recherche et l’industrie. L’accent a été mis sur trois domaines : applications multimédia interactives pour l’enseignement à distance et la télémédecine, systèmes de calcul distribué et applications audiovisuelles à haut débit.Le réseau, en circuit fermé, ne devrait pas s’ouvrir au grand public, “même si les avancées technologiques réalisées lors de ce projet profiteront au réseau public“, confirme Jean-Jacques Damlamian. En revanche, il est prévu de le raccorder à Atrium, la plateforme expérimentale développée par la communauté européenne.
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