Besoin d’un PC pas cher sous Windows pour réaliser un projet perso ? Vous n’aurez peut-être bientôt plus besoin de recycler un vieux et gourmand (et encombrant) PC classique : d’ici peu, vous pourrez peut-être utiliser une carte Raspberry Pi. C’est en tous cas ce que promet la performance du hacker néerlandais NTAuthority mise en lumière par Liliputing.
Le petit génie batave a profité de l’arrivée de la prise en charge par Windows 10 des processeurs ARM Snapdragon de Qualcomm pour les nouveaux « Connected PC » et a détourné cette fonction pour installer une version de test de Windows 10 Entreprise, comme le démontrent ces captures d’écrans publiées sur le compte Twitter du hacker. Une installation qui en est encore au stade de l’exploit et qui est non pérenne : Windows ne reconnait qu’un seul des quatre cœurs, le taux d’occupation de ce processeur tourne très souvent à 100% même en ne faisant rien, des erreurs aléatoires apparaissent régulièrement, etc. Outre le fait que Windows 10 n’intègre pas (encore ?) de code spécifique pour fonctionner sur Raspberry Pi, il y a aussi une limite de performances.
En effet, s’il est tout à fait capable de gérer des émulateurs de vieilles consoles, un serveur web ou de petites applications du genre, le processeur qui motorise le Raspberry Pi, même la version 3 -la plus puissante- est loin d’être un foudre de guerre.
Une piste et des promesses
Le Broadcom BCM2837 du Raspberry Pi est un processeur ARM Cortex A53 gravé à 40 nm, disposant de quatre cœurs cadencés à 1,2 GHz, d’une partie graphique VideoCore IV à double cœur cadencée à 400 MHz, le tout épaulé par 1 Go de RAM. Une puce milieu de gamme capable de lire de la Full HD et de calculer des jeux 3D de base.
Pour comparaison, le seul processeur ARM officiellement compatible avec Windows 10 est le Qualcomm SnapDragon 835 (et son successeur le 845, pas encore déployé). Une puce très performante qui ne boxe clairement pas dans la même catégorie que celle du Raspberry. le 835 est gravé quatre fois plus finement (10 nm) que le processeur du Raspberry Pi 3 et dispose non pas de quatre mais de huit cœurs (4+4 : 4 cœurs à 2,45 GHz et 4 à 1,9 GHz).
Sa partie graphique est également bien plus avancée : la puce graphique Adreno 540 dispose de de 256 unités de calcul. Et on ne vous parle pas des composants (audio, sans-fil, etc.) plus performants, ou des 4 Go de RAM des « Connected PC » sous SnapDragon. Or, malgré toute cette puissance, l’expérience de Windows est « satisfaisante » et non pas éblouissante.
En clair, même avec de nombreuses optimisations et beaucoup de travail, il y a peu de chances que l’expérience utilisateur de Windows 10 sous Raspberry Pi soit un jour satisfaisante. Mais outre le potentiel bidouillage de la chose, la démonstration ouvre la porte encore un peu plus grande aux PC sous processeurs ARM.
Un mouvement qui va bien dans le sens de Samsung, récemment devenu n°1 mondial des semi-conducteurs et qui commence à pousser ses processeurs ARM Exynos sur beaucoup de plateformes dont des cartes de développement à la Raspberry Pi. Et un mouvement qui doit sans doute aussi inquiéter Intel et AMD, qui commencent à perdre le privilège d’exécuter le système d’exploitation d’ordinateurs le plus utilisé au monde…
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