Ce devait être le grand rendez-vous du vote par Internet, avant une éventuelle autorisation pour des élections politiques de type législatives ou présidentielles. Du 6 au 12 juin, 525 000 Français résidant à l’étranger (en
Europe, en Asie et en Océanie) sont appelés à renouveler la moitié des membres de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE). Les 155 membres de l’AFE sont élus pour six ans. Chaque électeur a reçu un identifiant lui permettant de voter et
doit utiliser à cet effet un programme chiffré assurant la sécurité du dispositif, précise l’AFP.Cependant, à peine 14 000 électeurs (sur 525 000) ont confirmé leur intention de voter en ligne. Résultat : la première expérience française de vote à grande échelle par Internet est d’ores et déjà une énorme déception,
et ce même parmi les plus fervents défenseurs de la méthode. ‘ Je suis furieux, car la mise en place a été beaucoup trop compliquée. Il fallait d’abord se préinscrire, puis confirmer son inscription. Les lettres d’explication
envoyées aux électeurs étaient beaucoup trop confuses. On a exagéré les mesures d’authentification par crainte des fraudes ‘, déplore le sénateur, Robert Del Picchia, représentant des Français de l’étranger.
Un coup pour rien
En juin 2003, quand une expérience pilote avait été menée sur un collège d’électeurs français résidant aux Etats-Unis, c’est le prestataire Election.com qui avait assuré la prise en charge technique de l’opération. A l’époque, cette
initiative avait permis de faire légèrement progresser la participation au scrutin. Cette fois-ci, la gestion technique est revenue à Experian, qui s’est occupé de la mise en place du logiciel CyberVote d’EADS.Pour Pierre Muller, un
observateur sceptique quant au vote par Internet, le scrutin comporterait des travers. ‘ Il s’agit d’un mélange d’incompétence, de peur, de gens qui n’y comprennent
rien et de désorganisation, explique-t-il. Un participant au scrutin m’a fait savoir que des identifiants [a priori secrets et personnels, NDLR] étaient donnés par téléphone. ‘ Et
lundi 5 juin, ‘ les noms des membres du comité technique (5 experts, désignés par les ministère des Affaires Etrangères qui rendent compte au bureau de vote par voie électronique) n’étaient pas officiellement
connus. ‘De plus, affirme Pierre Muller, des bugs ont pu être constatés dans l’application prenant en charge la consultation électronique des listes électorales, mardi 6 juin au Centre international de conférences Kléber à Paris, où se
trouve le bureau du vote électronique. Quoi qu’il en soit, cette consultation des Français de l’étranger par Internet ressemble à un coup pour rien. ‘ C’est un mauvais exemple pour continuer et je pense que c’est foutu pour
les présidentielles ‘, résume le sénateur Robert Del Picchia.
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