A défaut de pouvoir s’imposer à l’occasion des élections politiques, où il reste cantonné à l’état d’expérience pilote, le vote en ligne, suivi de près par le vote électronique, commence à séduire certains acteurs du secteur privé.Après avoir expérimenté de nouvelles solutions techniques de vote, à l’occasion des élections de parents d’élèves au Conseil des écoles, et lors du renouvellement du Conseil économique et social local, la ville d’Issy-les-Moulineaux s’apprête à tester à l’automne un nouveau prototype de vote développé sous l’égide de Cybervote, un projet européen qui rassemble des acteurs comme Matra, Nokia et British Telecom.L’opération aura lieu au moment des élections prud’hommales. “Certains bureaux de vote seront directement installés dans les entreprises”, explique Eric Legale, directeur d’Issy Media et des nouvelles technologies, à la mairie d’Issy-les-Moulineaux, pour qui “il faut élargir les possibilités pour les gens d’aller voter, qu’ils soient en déplacement volontaire, ou non”.Dans une veine similaire, Election.com, le prestataire privé d’origine américaine, multiplie les expériences pilotes, ainsi que l’organisation de scrutins à caractère professionnel ou privé. En début d’année, la société a pris en charge les élections à l’Ordre des avocats du barreau de Paris. Résultat : 60 % de votants et un taux de participation supérieur de 30 % aux précédents scrutins.Election.com commercialise un système de vote en ligne à distance, géré en ” ASP “, avec un leitmotiv : permettre aux électeurs de ” pouvoir voter sans avoir à se déplacer “.
Autres champs d’action : les AG, les élections à caractère local ou commercial…
Autre champ d’expérimentation qui commence à faire ses preuves : les élections aux comités d’entreprise et des délégués du personnel… comme ce fut le cas dernièrement avec la filiale des Galeries Lafayette, e-Laser.Régis Jamin, vice-président d’Election.com, voit aussi dans les consultations officielles organisées sur les sites de collectivités (enquête d’utilité publique…), un nouvel eldorado pouvant favoriser le déploiement des systèmes de vote électronique, ou de vote en ligne sur Internet.Malgré tout, les freins culturels sont encore importants. Et les diverses expériences menées récemment, à l’occasion des élections présidentielles et législatives, n’ont pas forcément convaincu.A Vandoeuvres-lès-Nancy, où se déroulait un test grandeur nature du projet e-Poll de vote électronique à l’occasion des élections législatives, l’expérience n’a recueilli les suffrages que de 230 des 430 électeurs votants de manière traditionnelle.Techniquement parlant, e-Poll repose sur l’utilisation de la carte à puce et d’un réseau privé (contrairement à Internet) qui permet de contrôler et de maîtriser l’ensemble des flux durant une opération de vote. Les gages de sécurité sont importants (utilisation de la biométrie, mode de transmission GPRS…).Au-delà des élections politiques, e-Poll et ses dérivatifs pourraient bientôt s’immiscer dans d’autres types d’élections à caractère local ou commercial. Voire également dans les assemblées générales d’actionnaires, où l’anonymat du vote n’est pas requis. Reste que pour l’instant la solution développée conjointement par France Télécom et Siemens serait un peu plus difficile d’emploi que le simple vote par Internet.Pour cette dernière méthode, l’écueil est toujours juridique, la France ne reconnaissant toujours pas le vote par correspondance… et donc le vote à distance, fut-il en ligne.
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