C’était il y a un an. Face à la progression des vols de téléphones portables, Dominique de Villepin, alors ministre de l’Intérieur, lançait la campagne ‘ Mobile volé, mobile bloqué ‘.
Aujourd’hui, pour la police, la gendarmerie nationale et les opérateurs, l’heure est au bilan.Après avoir augmenté de 23 % en 2003, le vol de téléphones portables est en régression : 183 000 appareils ont été dérobés en 2004 contre 185 000 l’année précédente. Certes, la progression est enrayée. Mais ces
2 000 portables de moins ne représentent qu’une baisse de 1,1 % des vols.‘ C’est peu. Le problème, c’est que tant que vous n’avez pas fait votre déclaration auprès de l’opérateur, vous êtes redevable des appels passés depuis votre portable. En ville, ce sont les
unités qui intéressent les voleurs, plus que le portable lui-même. Le téléphone est utilisé dans les heures qui suivent le vol ‘, analyse Christophe Bongard, responsable des plaintes à l’Afutt
(Association française des utilisateurs de télécommunications).Malgré tout, les opérateurs estiment le résultat encourageant. ‘ Si les chiffres montrent une stagnation du phénomène, il s’agit pour nous d’une véritable diminution puisque le nombre de téléphones mobiles est en
augmentation. Environ 2,9 millions de portables ont été vendus en 2004 [soit une progression de 7 % par rapport à 2003, NDLR] ‘, commente Dominique Martin, directrice de la communication à l’Afom (Association
française des opérateurs mobiles).
Les utilisateurs ne connaissent pas leur code IMEI
En juin 2004, la campagne d’information expliquait aux abonnés comment bloquer leur téléphone en cas de vol. En parallèle, les opérateurs commençaient à utiliser le code IMEI, unique et dont est doté chaque mobile récent. Ce numéro
permet de bloquer l’accès au portable sur tous les réseaux des opérateurs français et ce, même si une nouvelle carte SIM est insérée dans l’appareil.Ainsi, en 2004, 94 000 numéros IMEI ont été inscrits dans la base de données interopérateurs recensant les vols. En comparaison, seuls 45 200 numéros IMEI y étaient référencés en 2003. C’est mieux. Mais cela signifie
que, dans un vol sur deux, le téléphone portable reste utilisable par celui qui l’a dérobé.‘ Les clients ne connaissent pas la procédure. Il faut qu’ils notent systématiquement leur code IMEI et qu’ils fassent les démarches pour faire baisser la délinquance. Dans cette optique, nous
avons décidé de faire une nouvelle campagne de sensibilisation en partenariat avec la police nationale, la gendarmerie et cinq équipementiers [Motorola, Nokia, Sagem, Samsung, Sony Ericsson, NDLR] ‘, explique Dominique
Martin.Jusqu’au 21 juin, puis du 4 au 13 juillet, des affiches fleuriront sur les lieux dits ‘ à risques ‘ comme les gares, les stations de métro parisiennes, lilloises, marseillaises et lyonnaises, ou
encore le parvis de La Défense à Paris. Parallèlement, affichettes et dépliants seront diffusés dans les points de vente des opérateurs, mais également dans les gendarmeries et les commissariats de police.‘ Nous avions milité il y a deux ans pour l’IMEI. Mais il semble avoir ses limites, dans le cas de trafic international, par exemple. Car s’il n’est plus possible de passer des appels depuis
un opérateurs français, vous pouvez très bien le faire avec un opérateur étranger ‘, explique Bernard Dupré, délégué général de l’Afutt.Hormis la France, seules la Grande-Bretagne et l’Irlande possèdent des bases de données IMEI. Et même si l’Afom y travaille, celles-ci ne sont toujours pas interconnectées.
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