Tous les spécialistes s’accordent sur ce point : le développement et la mise à jour des catalogues constituent une étape incontournable vers le commerce électronique. Pourtant, cette étape reste trop souvent sous-estimée. “La gestion de catalogues de produits est le talon d’Achille des places de marché en matière de retour sur investissement, estime le cabinet d’études GartnerGroup. S’ils varient en fonction du nombre et de la complexité des produits, les coûts de développement d’un catalogue commencent à quelque 100 000 dollars, et la mise à jour peut être évaluée à 50 % du coût initial.”Au-delà du commerce électronique traditionnel, en B to C ou en B to B, la gestion des catalogues électroniques est un élément indispensable à la participation d’une entreprise à une place de marché électronique B to B.
Normaliser les méthodes de classification
Dans une économie où les transactions commerciales s’appuient sur des moyens conventionnels (téléphone, fax et même EDI, Electronic data interchange) et sont peu automatisées, l’absence de normalisation dans la classification des produits est compensée par l’intervention humaine. En consultant deux catalogues – même s’ils sont organisés différemment et qu’ils ont chacun leurs propres nomenclatures -, un acheteur peut rapprocher des produits similaires, et établir les comparaisons nécessaires aux décisions d’achat. Mais ce travail fastidieux de recherche et d’analyse a un coût élevé.Dans une évolution vers le B to B – qui suppose une automatisation beaucoup plus poussée au niveau de la recherche des produits, de leur comparaison, et de l’analyse des achats -, la normalisation des méthodes de classification devient une absolue nécessité.La création de catalogues en ligne passe, grosso modo, par trois étapes. La première consiste à ” capturer ” ou à saisir les données brutes, qui peuvent se présenter sous diverses formes (fichiers, bases de données, papier…). “Si un client nous fournit un catalogue papier de trois mille pages, deux moyens sont techniquement possibles : la numérisation et la saisie manuelle. La numérisation est peu efficace, car elle nécessite beaucoup de temps pour corriger les erreurs. La saisie reste donc un passage obligé. À ce niveau, on peut apporter quelques enrichissements en ajoutant des attributs aux descriptions des produits ou en traduisant le texte dans une autre langue “, explique Guy Botquin, directeur technique de Content Europe, éditeur et société de services spécialisée dans les catalogues en ligne.Dans la deuxième étape, qui apporte une réelle valeur ajoutée, il s’agit de classifier les produits selon différentes normes. “Nous promouvons la norme UN/SPC des Nations unies, même si elle ne nous paraît pas très bonne dans la mesure où elle trop généraliste et universelle et, donc, parfois inadaptée aux besoins sectoriels. Souvent, nos clients nous demandent de nous conformer à deux normes : l’une étant UN/SPSC, et l’autre pouvant être un standard interne à l’entreprise ou sectoriel (IFLS dans l’alimentaire ; e-class, d’origine allemande, dans la chimie…).”À ce stade, il faut également prévoir un travail important d’enrichissement au niveau de la description des objets référencés. Ainsi, il sera intéressant d’établir des associations de produits qui permettront de proposer à l’acheteur en ligne des articles complémentaires de celui qu’il recherche (des cartouches d’encre pour une imprimante, par exemple) : il s’agit du cross-selling. On pourra aussi définir des substitutions de références qui permettront, lorsqu’un produit est indisponible, d’en proposer un équivalent (up-selling).Enfin, la troisième étape réside dans le chargement de données au sein d’un référentiel (le plus souvent, une base de données pour laquelle doit être établi un modèle de données particulier, adapté à la problématique des catalogues). Il faut alors établir des interfaces avec d’autres applications, en particulier les ERP, qui seront beaucoup mieux adaptés pour gérer le paramètre prix que le catalogue lui-même. En effet, le prix est une variable qui dépend de nombreuses conditions particulières : relation entre le fournisseur et l’acheteur, quantités, remises, date d’achat, etc.Une fois le catalogue en ligne réalisé, il faudra faire le lien avec le standard de classification des produits qui est utilisé par la plate-forme électronique B to B mise en ?”uvre par l’entreprise (Commerce One, Ariba, Clarus, Requisite…).“Cette exportation est nécessaire, poursuit Guy Botquin, mais elle entraîne parfois un appauvrissement, quand des fonctionnalités ne sont pas supportées par les systèmes cibles.”Pourquoi cette volonté de classer de manière si précise les articles ? D’abord, pour effectuer les recherches de produits et de fournisseurs. Sans une description homogène, cette opération est très lourde, et difficile à automatiser. Sans norme, il est malaisé d’établir des comparaisons de produits ; or, c’est l’un des objectifs poursuivis par les places de marché électroniques en vue de rechercher les meilleurs prix. Enfin, cette classification est nécessaire si l’on veut procéder à une analyse des achats par catégories de produits.
Des particularités dans la conception des catalogues
Le type d’organisation (fournisseurs, distributeurs ou places de marché) induit des particularités dans la conception des catalogues en ligne. Un fournisseur devra produire un catalogue dans de multiples formats afin de pouvoir l’adapter aux sites de ses distributeurs, aux places de marché auxquelles il souhaite participer, ou encore, aux sites de ses grands clients. À l’inverse, le distributeur doit agréger de manière cohérente et homogène des informations qui proviennent des catalogues de ses différents fournisseurs. Comme un distributeur, une place de marché devra incorporer des données en provenance des distributeurs et des fournisseurs. En outre, elle devra suppléer l’absence de standards au niveau de la codification de produits par des solutions qui conviennent à tous les participants.“Les défis à relever dans la mise en ?”uvre des catalogues, conclut le GartnerGroup, concernent la définition de la taxonomie des produits ; la normalisation des terminologies et des attributs ; le développement et l’exécution du processus de transformation des données ; la production des moteurs de recherche ; et, enfin, la mise à jour et l’intégration du catalogue aux autres applications.”
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