Quand il n’y a plus de pétrole, il y a les Bitcoins. Ce pourrait être la nouvelle devise du Venezuela socialiste. Dans un reportage, assez surprenant, de la télévision nationale daté de novembre 2020, repéré par Vice News, le gouvernement socialiste inaugure une nouvelle ferme minière de Bitcoin.
Le décor est déconcertant : des ballons d’inauguration, un bunker, des soldats en treillis verts et des ordinateurs. Une manière pour l’actuel président vénézuélien, Nicolás Maduro, de faire de l’argent dans un pays au bord du gouffre depuis l’effondrement du prix du pétrole en 2014.
Venezuela President Nicolás Maduro needs cash to sustain his grip on power and muddle through one of the worst economic implosions seen in recent modern history. Mining Bitcoin appears to be his latest strategy. @wesleytomaselli reports for @VICEWorldNews https://t.co/3IEyab3JwJ pic.twitter.com/xsq9l6Kk6H
— Deborah Bonello (@mexicoreporter) December 16, 2020
Un pacte avec les capitaux privés
« Dans le cadre d’une alliance stratégique avec des capitaux privés, l’armée bolivarienne a inauguré le premier centre de production d’actifs numériques dans les installations de Fuerte Tiuna », a déclaré un porte-parole dans des séquences publiées par la télévision d’État fin novembre, cité par Vice News.
Dans la vidéo, le Général vénézuélien Domingo Antonio Hernandez Larez détaille le projet dans une salle de conférence exiguë, puis lui et d’autres officiers caressent quelques AntMiners S9, un modèle d’ordinateurs qui permettent de miner de la crypto-monnaie. Le Bitcoin a pour particularité d’être extrêmement volatile, sa valeur a récemment dépassé la barre des 20 000 dollars.
« Ce centre de production d’actifs numériques assurera un autofinancement suffisant au sein de l’armée », explique le responsable vénézuélien de la télévision d’État, toujours cité par Vice News. « Ces activités minières seront essentielles pour accroître les revenus du pays. »
Un moyen de blanchir de l’argent
Si les intentions du gouvernement semblent en apparence louables (sauver l’économie), il se pourrait que cette activité permette en réalité de blanchir de l’argent sale.
Interrogé par Vice News, Raul Gallegos, directeur de Control Risks, une société d’évaluation des risques, craint que la percée de l’Armée vénézuélienne dans l’exploitation minière cryptographique puisse être utilisée pour cacher des activités illicites.
Pire, en filigrane, c’est un feu vert donné aux Vénézuéliens pour s’engager dans des activités illégales et des trafics.
« Qui va vouloir acheter ce Bitcoin de l’armée ? Les gens qui veulent blanchir de l’argent ? », interroge l’expert.
La démarche inédite de ce gouvernement socialiste pose de nombreuses questions, mais prouve surtout que le pays est à bout de souffle… Car comment imaginer baser tout le financement d’une économie nationale sur un actif si volatile ?
Source : Vice News
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