C’est en ouverture du salon « Vélo in Paris » que l’Union Sport et Cycle a choisi de dévoiler les chiffres de l’observatoire du cycle. Chaque année, ce rapport donne la tendance du marché et dévoile les chiffres de vente sur l’ensemble du territoire. Comme l’année précédente, l’exercice 2024 n’est pas marqué par la réussite. L’industriel du vélo peine à maintenir les niveaux affichés lors de la période Covid et sur l’année qui a suivie. En découle une baisse du chiffre d’affaires de 5,9 %, soit 3,232 milliards d’euros.
Dans le détail, les résultats de 2024 ne sont pas plus rassurants sur l’état du marché français. La baisse du chiffre d’affaires est évidemment liée à une diminution des ventes estimée à 8,3 % par l’observatoire du cycle. Les ventes d’accessoires et de pièces détachées sont aussi en recul de 2,2 % en valeur. Seul point positif dans le rapport : la réparation qui progresse de 4,3 %.
Le vélo électrique ne fait plus illusion
Si on regarde encore un cran plus loin, les ventes de vélos neufs sont les plus à la peine (- 12 % en volume), mais la baisse est plus limitée en valeur. La raison ? Une hausse du prix moyen du vélo vendu en France qui se rapproche des 2 000 euros. Cette explosion des prix (la moyenne était à environ 1 000 euros en 2019) est due au développement des vélos électriques. Pourtant, pour la première fois depuis plusieurs années, la part de marché des VAE ne progresse pas. Ils représentent 29 % du volume des ventes, ce qui vaut pour 58 % de la valeur du marché.
Parmi les VAE, si les modèles urbains, les VTC électriques et les VTTAE représentent la majorité des ventes, ce sont les cargos électriques (+ 5%) et les vélos de route et gravel (+ 33%) qui affichent les plus belles progressions. Il faut toutefois tempérer ces chiffres dans la mesure où il est question d’une quantité relativement réduite.
La seconde main au secours de l’industrie
Si un élément ressort particulièrement de ce rapport 2025 de l’observatoire du cycle, il concerne davantage une évolution dans les habitudes de consommation. En effet, l’étude démontre une véritable progression du marché de la seconde main. Certes, il s’agit « seulement » de 160 000 vélos environ, mais ce chiffre représente une progression significative de 9 %.
Malgré un bilan plutôt morose, le discours des officiels du cycle en France est tout sauf défaitiste. André Ghestem, directeur de la commission Cycle et mobilité active de l’Union Sport et Cycle, a commenté les résultats du rapport en rappelant que le vélo participait à la bonne santé des Français et qu’il avait permis d’économiser quelque 200 millions d’euros au ministère de la Santé. De fait, le désengagement progressif du gouvernement qui a réduit les aides (bonus écologique) et les projets d’infrastructures ne peut être perçu que comme un coup dur par une filière qui représente plus de 20 000 emplois. C’est donc tout sauf un hasard si l’ensemble du secteur appelle aujourd’hui à un nouveau plan vélo, une politique de soutien dans laquelle tout le monde aurait à gagner.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.