L’arrivée des récentes offres à haut débit sur l’ADSL correspond aux dernières évolutions des standards de communication sur fil de cuivre, ceux de l’ADSL2+. Le débit maximal en ADSL classique était au mieux de 8 Mbit/s l’an dernier. Il est passé, au début de l’année, à 24 Mbit/s, un débit nécessaire pour des offres
triple play.Il est présent chez les huit principaux fournisseurs, Alice, AOL, Cegetel, Club Internet, Free, Neuf telecom, Orange et Tele2, sur un flux descendant de 18 à 24 Mbit/s et un flux montant de 640 kbit/s à 1 Mbit/s. Mais la
normalisation de l’ADSL2 et 2+, définie par l’ITU (International Telecommunication Union), existe depuis quatre ans, une éternité pour ce marché.La prochaine étape, celle du
VDSL2, normalisé depuis mai dernier, arrivera plus vite que prévu, la distance de 500 mètres promise avec cette version condamnant d’entrée la première version du VDSL,
dont les 250 mètres de rayon d’action limitaient l’intérêt. Même si l’adoption assez tardive de l’ADSL2+ montre que la disponibilité du vrai haut-débit n’est qu’une deuxième étape, après celle, plus
complexe, de l’ouverture du marché, la rentabilisation des lignes existantes reste prioritaire dans les choix des opérateurs.Le raccourci VDSL2 intéresse tous les telcos, dans la mesure où les vendeurs de composants VDSL2 les promettent compatibles entre eux. Pour Claude Glacet(*), DSI de Club Internet, l’ADSL2+ n’est en effet pas la seule
piste : ‘ Nous peaufinons avec ce standard notre offre de télévision haute définition (TVHD), qui devrait être disponible en automne sur l’ADSL2, mais nous étudions aussi de nouvelles technologies dans les mêmes
DSLam que le VDSL2, avec des débits plus élevés. Cela nous permettrait d’offrir plusieurs canaux numériques, notamment pour la TVHD. Nous suivons les développements de Deutsche Telekom, notre maison mère, avec Juniper Networks et Lucent
Technologies sur leurs DSLam-IP. ‘France Télécom fait aussi beaucoup de tests dans ce domaine. Son centre de démonstration technologique travaille sur la compatibilité ascendante du VDSL2 avec l’ADSL et l’ADSL2+. Bien que les fournisseurs retenus
n’aient pas été révélés, ils feraient déjà partie des équipementiers actuels (Alcatel, Lucent, ECI Telecom et Fujitsu Telecom).
Les équipementiers de DSLam en embuscade
Lors de la présentation de ces technologies en novembre dernier, Dominique Hagerman, directeur des réseaux IP de France Télécom, précisait que les investissements pour le VDSL2 nécessitaient d’équiper les
sous?”répartiteurs (plus de 120 000 en France) d’un multiplexeur, et de poser de la fibre optique entre celui?”ci et le central. Ce qui est un enjeu d’investissement colossal et qui, de plus, imposerait à l’Arcep,
le gendarme français des télécoms, de revoir le dégroupage au niveau, non plus des centraux, mais des sous?”répartiteurs, ce qui ne serait pas une mince affaire.France Télécom, qui aimerait conserver la mainmise sur la fibre optique avec le GPon, teste aussi la vidéo à la carte, l’accès à Internet via MaLigne tv, la diffusion en multicanal de signaux télévisuels en haute définition
MPeg?”4, et la transmission de données d’entreprise entre deux sites par liaison symétrique.Du coté du terminal client, à Comtrend, on propose déjà un modem-routeur ouvert à à ADSL2+ et VDSL2, le CT-5372. Pour Harold Fitch, le directeur Europe de la firme, l’ouverture serait maximale : ‘ On a
déjà testé nos routeurs CT-5372 avec différents DSLam, et la souplesse des jeux de composants Broadcom nous permet de nous adapter aux divers formats. Les CT-5372 sont équipés de quatre ports Ethernet et d’une interface Wi-Fi 802.11g, qui
évoluera vers le 802.1n lorsqu’il sera normalisé. ‘Sur ce même créneau, Juniper a montré son intérêt du VDSL2 pour offrir des services Ethernet, de l’IPTV et du triple play. T?”Com a déjà déployé à des fins de tests sur ses châssis TX des cartes VDSL2 sur dix villes. Ce
serait actuellement le plus grand test en cours en Europe. Même discours autour de l’évolution de l’IPTV d’ECI, qui propose une brochette de cartes VDSL2 et GPon sur ses châssis Hi-Focus.(*) Article modifié le mercredi 30 août. Claude Glacet, et non Gacet comme nous l’avions écrit initialement, est DSI et non pas directeur technique de Club-Internet.
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