En 2001, l’Ircad (Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif) et France Télécom étaient partenaires dans le retentissant projet Lindbergh : une
patiente opérée en France par un robot reproduisant les gestes d’un chirurgien situé à New York. Le nouveau fruit de leur collaboration s’appelle Argonaute 3D.Pour l’histoire, l’Ircad avait développé une application, appelée 3D VSP, qui, à partir de scanners et d’IRM (imagerie par résonance magnétique), constituait une image en trois dimensions du corps du patient. France Télécom a eu
l’idée de ‘ connecter ‘ cette application à sa plate-forme expérimentale de travail collaboratif, Spin 3D.Celle-ci permet une visualisation, mais, surtout, une manipulation en temps réel d’une même image par chaque participant à la session. Impensable il y a quelques mois encore, le partage de cette imagerie médicale sophistiquée est devenu
possible grâce à la généralisation de l’ADSL et de cartes graphiques plus puissantes ?” les processeurs GeForce 3 et 4, par exemple.Les ingénieurs de France Télécom ont écrit en deux mois des interfaces de programmation (API) pour intégrer 3D VSP à Spin 3D. Et, en six mois seulement, le projet était bouclé. Un délai bref, s’expliquant par le fait que
‘ tous les produits existaient déjà ‘, raconte Jean-Pierre Témime, directeur marketing entreprises de France Télécom.
Démonstrations convaincantes
En novembre 2002, une première démonstration d’Argonaute 3D a permis à un médecin généraliste localisé à Lannion, à un expert en imagerie médicale 3D à Strasbourg, à un expert en chirurgie à Paris et à un chirurgien à Brest de
discuter ensemble le diagnostic opératoire et de la stratégie chirurgicale. Chaque participant ?” quatre au maximum, pour des raisons ergonomiques ?” se connecte, via un accès DSL, à une plate-forme sécurisée, et y télécharge le
dossier du malade en 3D. Matérialisé à l’écran par un clone, il peut parler, prendre la main, faire pivoter l’image, utiliser les outils à disposition dans l’application ?” exploration d’une veine, etc. Les démonstrations effectuées se
sont avérées convaincantes.Mais, pour l’instant, Argonaute 3D demeure au stade expérimental. L’imagerie en 3D, fiable à 90 %, n’est, en effet, pas encore homologuée par les instances médicales. De plus, la plate-forme Spin3D devra encore attendre avant
d’être intégrée à de vraies offres commerciales.Selon Jean-Pierre Témime, rien n’empêche cependant la 3D d’être utilisée dès aujourd’hui dans le cadre du travail collaboratif en réseau. Une autre plate-forme, appelée Viaconferencing et utilisée pour le partage d’applications
bureautiques, permet d’envisager dès à présent un partage de l’image 3D, mais pas sa manipulation, un seul participant ayant alors la main sur l’image.
partage de la 3D : l’aéronautique, l’automobile ou les cabinets d’architectes. C’est-à-dire partout où la CAO est inévitable.
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