Comme pour toutes entreprises en faillite, les liquidateurs des dotcom cherchent à tirer un maximum d’argent de leurs actifs. Or, parmi ceux-ci, l’un des plus précieux est le fichier clients, qui justifiait, il y a quelques mois encore, des valorisations boursières astronomiques. Malgré leur courte période d’activité, certains sites défunts ont eu le temps d’enregistrer de précieuses informations sur un grand nombre de leurs clients (350 000 pour Boo. com, 250 000 pour Toysmart). Ces informations sont le sésame du marketing personnalisé. Car, outre la connaissance individuelle de chaque client, elles se prêtent à une analyse statistique qui permettra, par exemple, d’affiner la pertinence des suggestions d’achat. Du coup, cette richesse rencontre une demande chez ceux qui poursuivent leur activité. C’est ainsi que Fashionmall. com avait acquis en juin dernier les fichiers de Boo. com et que, tout dernièrement, Bertelsmann a mis la main sur les restes du disquaire en ligne suédois Boxman, et sa base de six cent mille clients.Le géant allemand des médias a confirmé son intention de ne pas poursuivre les activités du site, mais ce rachat lui permettra de renforcer les bases de données de ses sites Bol et Cdnow. Seul problème pour Bertelsmann : les réglementations sur l’usage des données personnelles diffèrent dans les huit pays où Boxman avait des activités. Des deux côtés de l’Atlantique, les autorités sont en effet particulièrement vigilantes sur l’usage des données personnelles, ce qui limite encore le trafic de fichiers clients. C’est ainsi que, en cherchant à vendre sa base au plus offrant, le site Toysmart s’est retrouvé poursuivi par la FTC (Federal Trade Commission) et que dans un règlement à l’amiable, Disney, actionnaire à 60 % de Toysmart, a dû payer 50 000 dollars à sa filiale pour la destruction des données. Un précédent qui pourrait bien refroidir les trafiquants de fichiers clients.
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