Attentisme. Voilà un terme qui résume bien l’humeur des professionnels du tourisme, qui étaient réunis jusqu’au 23 septembre à Deauville pour leur salon annuel, Top Résa.Malgré la vague d’annulations de réservations (60 à 75 % sur le marché nord-américain), qui a suivi le drame du World Trade Center à New York, l’heure n’est pas à la panique.” Tout va dépendre de la suite des événements “, explique Frédéric Battut, directeur général de Dégriftour- Lastminute.com.
Forte chute des cours
L’e-tourisme est pourtant au c?”ur de la tourmente. Sur les 18 milliards de dollars (19,7 milliards d’euros) que représente le secteur, 14,5 milliards viennent des États-Unis. Les principaux acteurs américains, Expedia, Priceline et Travelocity, ont d’ailleurs vu leur cours de Bourse baisser de plus de 30 % après l’attentat. Les grandes compagnies aériennes américaines ont d’ores et déjà revu leur stratégie de vente sur internet et annulé les offres promotionnelles réservées jusqu’alors aux acheteurs en ligne. Un signe plutôt pessimiste.Côté français, les voyagistes ont enregistré près de 11 000 annulations (5 à 10 % du volume des transactions) dans la semaine qui a suivi la catastrophe, selon le syndicat national des agents de voyage (Snav). Mais quand on sait qu’internet ne représente environ que 1 % des réservations, on comprend mieux que le vent de panique n’ait pas encore gagné les sites de l’Hexagone.”On est seulement rentrés plus vite dans la basse saison, ironise Frédéric Battut. Il est extrêmement difficile de dresser un bilan aujourd’hui et, surtout, de prévoir quelles vont être les conséquences réelles, ajoute Guy Raffour, directeur de Raffour Interactif, spécialisé dans l’e-tourisme. L’impact est évident, mais sa teneur et sa durée sont encore des inconnues. “Et tous s’accordent à dire qu’il est hors de question de renouer avec le pessimisme, qui avait suivi la Guerre du Golfe. À l’époque, malgré la baisse du nombre de passagers (-5 %), les recettes touristiques avaient progressé de 2,1 %, selon l’Organisation mondiale du tourisme. Au niveau du web, la communication reste très opaque et il est particulièrement difficile d’évaluer les conséquences sur tous les maillons de la chaîne de l’e-tourisme : transporteurs, agences en ligne, pure players…
Résultats revus à la baisse
Les plus grandes inquiétudes du secteur concernent surtout les GDS (Global Distribution Systems), sociétés de réservations électroniques qui coordonnent l’ensemble du booking au niveau international.Ainsi, chez Amadeus, le leader en France, on annonce une baisse générale de 28 % du nombre de réservations. Chez son principal concurrent Sabre, numéro 1 aux États-Unis, ce pourcentage passe à 60 % et les résultats pour le quatrième trimestre sont d’ores et déjà revus à la baisse.
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