Musique, photos, Internet : le téléphone mobile sert déjà à bien d’autres choses qu’à téléphoner. Il va bientôt se trouver de nouvelles fonctions et contribuer, par exemple, au maintien des personnes âgées à domicile et au suivi à
distance des longues maladies assurent les opérateurs.Conscients du rôle potentiel de relais de croissance de l” e-santé ‘, les trois principaux opérateurs français préparent des offres en ce sens avec des partenaires issus des sociétés technologiques et des
équipementiers médicaux.Orange, qui a ouvert en octobre une nouvelle division baptisée ‘ Orange Healthcare ‘, prépare le lancement au premier semestre 2008 d’une offre pour le maintien à domicile des personnes âgées. Elle comportera
en un terminal mobile doté d’un bouton d’appel vers une plate-forme d’assistance.Dans le même genre, SFR expérimente ‘ e-care ‘. Il s’agit d’un boîtier porté autour du cou qui permet de détecter une chute ou l’inactivité pendant 30 minutes et de déclencher, si c’est le cas, un message
d’alerte auprès d’un hôpital ou d’un proche.Pour la maladie d’Alzheimer,
Orange commercialisera avant la fin de l’année le bracelet Columba. Muni d’un téléphone mobile, d’un GPS et d’un logiciel intelligent, le
système déclenche une alarme auprès d’un centre d’appel médical lorsque la personne sort d’une zone prédéterminée autour de son domicile. ‘ Cela permet de maintenir ou de reconquérir une autonomie pour ces personnes qui
peuvent ainsi sortir de chez elles de manière sécurisée ‘, explique Laure Bernazzani, responsable des solutions de maintien à domicile au sein d’Orange.
Suivi des longues maladies
Les opérateurs veulent également faire du téléphone un relais avec le personnel soignant dans le cas d’une longue maladie comme le diabète. Pour vérifier son état, le patient se pique le doigt avec un équipement doté de la technologie
Bluetooth, qui permet de transmettre le résultat de son taux de glycémie vers une interface Web chez le médecin. Le résultat, qui s’affiche sous la forme d’une couleur (vert/orange/rouge) permet de rassurer les patients ou d’alerter, le cas échéant,
le médecin.‘ Le médecin a l’assurance de pouvoir établir un diagnostic en connaissance de cause ‘, précise Nathalie Ricard Deffontaine, responsable du pôle projets pilotes au sein de SFR, qui a mené
en 2006
une expérimentation baptisée ‘ T+ Diabète ‘ pendant un peu plus de six mois et va l’amplifier l’année
prochaine. L’opérateur compte aussi démarrer d’ici début 2008 des expérimentations sur l’asthme et l’hypertension. Demain, le téléphone mobile pourrait aider les personnes obèses ne pas reprendre du poids après avoir maigri, grâce à un suivi
régulier.Bouygues Telecom, de son côté, développe notamment des solutions de visite médicale personnalisée et de diagnostic permettant de faire le point à distance sur l’historique des soins reçus par un patient en cas d’intervention d’un
infirmier à domicile, par exemple. Franck Moine, responsable des activités ‘ Machine to Machine ‘ chez Bouygues Telecom, souligne que la mise au point d’équipements technologiques doit être clairement limitée aux maladies
ne présentant pas de diagnostic vital.‘ En cas de perturbation des systèmes qui ne remonteraient pas l’information pour une raison ou une autre, cela ne doit pas mettre pas en péril l’état de la personne ‘, estime-t-il, mettant
également l’accent sur la simplicité d’utilisation, en particulier pour les personnes âgées.
Commercialisation à définir
Face au volontarisme d’Orange, qui parie sur une croissance de 15 à 20 % de l’ensemble du marché de l’e-santé dans les cinq prochaines années, les deux autres opérateurs se montrent plus prudents. ‘ Nous
n’avons aucun objectif commercial. Aujourd’hui, nous sommes plus en terrain d’expérimentation : on ne va pas improviser sur un secteur qui n’est pas le nôtre, explique Nathalie Ricard Deffontaine, de SFR. Nous sommes
intimement convaincus que c’est un secteur qui va bouger, mais c’est dur à chiffrer. ‘Le mode de commercialisation des offres n’est pas encore clairement défini, mais il paraît peu probable de voir apparaître une option ‘ e-santé ‘ dans les forfaits de téléphonie mobile.Les opérateurs se rejoignent pour parer leurs expérimentations de vertus pour la collectivité au moment où le vieillissement de la population incite à rechercher des moyens pour réduire les dépenses de santé. ‘ La
remontée d’informations par des moyens télécoms coûte nettement moins cher à la Sécurité sociale qu’une journée d’hospitalisation ‘, considère Franck Moine de Bouygues Telecom.
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