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Le tandem qui tire Pechiney en ligne

Avec leur équipe créée sur mesure, Jean-Baptiste Lucas et Vincent Bonnot puisent au sein même de leur groupe les hommes de la transition e-business du géant de l’aluminium.

Chez Pechiney, un tandem pilote l’e-business. Jean-Baptiste Lucas exerce dans la branche aluminium et Vincent Bonnot dans l’emballage. Signes particuliers : la trentaine, une solide expérience dans le conseil, et surtout quelques années de maison. Le premier fut responsable du marketing stratégique, le second directeur financier. Depuis le début de l’année 2001, ils portent la même casquette de directeur e-business, dans un groupe qui pèse à lui seul 10,7 milliards d’euros (70,2 milliards de francs). “Les deux métiers du groupe sont très différents, explique Jean-Baptiste Lucas. Du coup, les synergies possibles dans l’e-business sont assez faibles car les projets sont intrinsèquement liés à la nature de l’activité“. Ainsi une cellule spéciale, baptisée ” Pack Ventures “, a été créée au sein du pôle emballage. “ L’objectif est de coordonner les projets entre les différentes “business unit” de la branche et de capitaliser sur les expériences acquises“, précise Vincent Bonnot, chargé de la structure. Recrutés en interne, les deux hommes peuvent se targuer de bien connaître les méthodes et les métiers du groupe sidérurgique et d’avoir une bonne vision du secteur.

Diversité des profils

Pour les compétences purement ” e ” (conduire un projet sur internet, connaître les solutions technologiques les plus performantes, etc.), ils se sont respectivement entourés de quatre et sept collaborateurs, dotés d’une solide expérience de terrain dans l’e-business. Dans la branche aluminium, deux d’entre eux viennent par exemple du conseil high-tech ; dans l’autre, la ” stratège e-business ” a déjà cofondé une start-up, tandis qu’un des chefs de projet a travaillé dans le secteur des télécommunications et dans une agence web. “ Cette diversité des profils est voulue, explique Vincent Bonnot. C’est un bon moyen d’apporter un regard nouveau sur nos process et notre fonctionnement. ” Ce n’est pas tout : si la création de départements e-business n’a pas entraîné de nouvelles embauches, quelque 80 salariés, venus de tous les horizons de Pechiney, travaillent régulièrement pour les deux compè- res, en fonction des missions. Leur atout : une réelle connaissance des spécificités du secteur, à savoir le marché, les métiers, les produits… Enfin, pour la réalisation technique des outils e-business (un site internet, un catalogue électronique, etc.), l’équipe travaille directement avec le service informatique. Sept informaticiens se consacrent ainsi à temps plein à l’e-business dans la seule branche emballage. Outre la coordination de projets, l’autre grand défi des deux directeurs est de conduire le changement en interne. À en croire Vincent Bonnot, ce n’est pas une mince affaire.

Action culturelle

Nous devons favoriser l’adoption des projets par une démarche de formation et d’accompagnement culturel, assure-t-il. Il ne s’agit pas de diffuser la bonne parole de l’e-business mais de familiariser les gens avec des concepts qui sont parfois fumeux et mouvants. ” Pour cela, des séminaires sont organisés, parfois à l’initiative d’un patron de division qui veut sensibiliser sa force de vente à la gestion de la relation client. L’intranet aide aussi à vulgariser les connaissances en mettant à la disposition des salariés des articles expliquant certaines notions, comme la gestion de la chaîne logistique. Ces initiatives devraient faciliter la tâche de ce poids lourd de l’industrie qui entame en douceur, depuis plus d’un an, sa transition vers l’e-business.

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Sandrine Chicaud