Doit-on s’appuyer sur un progiciel standardisé ou développer une application spécifique ? Cette question qui se pose à l’informatique de gestion concerne aussi la conception. Certes, de nombreux savoir-faire industriels sont difficilement ” portables ” sur les progiciels de CAO généralistes. Mais doit-on pour autant redévelopper sans arrêt des fonctions génériques de calcul, modélisation et visualisation 2D et 3D ? Open Cascade, un framework orienté objet, permet d’en faire l’économie. Distribué en mode open source par son éditeur éponyme – par ailleurs filiale de EADS -, il permet aux développeurs d’applications de conception de se concentrer sur les fonctionnalités métiers. Open Cascade semble avoir répondu – ou réveillé – des besoins certains : il serait ainsi téléchargé à raison d’un millier d’exemplaires par mois, alors même que le framework, qui vient de passer en version 3. 1, n’a qu’un peu plus d’un an d’existence. Ce succès tient autant au modèle de commercialisation qu’à ses caractéristiques. Open Cascade est en effet une collection de 2000 classes objets regroupant 2000 fonctions et incluant des API de haut niveau, dont le code source est librement accessible sur internet. L’équipementier automobile canadien DBM Reflex, par ailleurs utilisateur de Catia et SolidEdge, est venu à Open Cascade pour créer ou améliorer certains outils de conception spécifiques, et ainsi informatiser des savoir-faire qu’il aurait été difficile, voire impossible, d’outiller en s’appuyant sur les progiciels de CAO génériques. Open Cascade lui paraissait également intéressant par le nouveau marché des composants métier qu’il suscite, et du fait de ses fonctions d’échanges de données – notamment IGES et STEP (*) – de bonne facture. Cela lui a d’ailleurs permis d’interfacer ses applications Open Cascade à ses outils de CAO conventionnels et l’a aussi conduit, comme d’autres, à exploiter le framework pour concevoir des applications d’échange entre plates-formes de CAO.
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