L’objectif : sauver des vies
Demain, les progrès de la télémédecine devront permettre à une personne malade ou convalescente de quitter l’hôpital, tout en restant sous surveillance thérapeutique constante. Il s’agit d’automatiser certains examens médicaux pour les effectuer à distance et sans l’intervention d’un praticien, donc plus souvent.Une fréquence qui devrait permettre de détecter plus rapidement toute crise ou symptôme inquiétant chez le patient ; le médecin, alerté, prenant ensuite le relais pour préconiser des soins à distance ou demander une hospitalisation d’urgence.
Les applications : pacemakers télémétriques, secours aux soldats blessés…
Aujourd’hui, un opéré du c?”ur doit se rendre à l’hôpital plusieurs fois par an pour effectuer un check-up. Et ces fréquents examens n’éloignent pas complètement le risque d’une soudaine défaillance cardiaque. Cette situation est amenée à disparaître.
Demain, des capteurs sans fil glissés dans les vêtements transmettront quotidiennement un minibilan du patient. Ce contrôle permettra au praticien de détecter toute anomalie et de donner l’alerte. La société allemande Biotronik vient ainsi de mettre au point un pacemaker qui envoie, par ondes radio, des informations sur le rythme cardiaque et la pression sanguine. L’appareil a été implanté en avril dernier, en Italie, sur un patient de 63 ans victime de plusieurs crises cardiaques. Une expérience prometteuse.Dans quelques années, nous pourrons peut-être nous connecter à Internet et, grâce à une batterie de capteurs, effectuer un bilan de santé. Il est déjà question d’équiper les militaires de sondes de diagnostic par radio. Blessés au combat, ils pourraient recevoir immédiatement les conseils adaptés à leur état !
L’obstacle : les habitudes des médecins
On croit souvent que surveiller le fonctionnement des organes humains nécessite un appareillage médical de haute technologie. A tort. Selon Norbert Noury, chercheur à l’institut d’informatique et de mathématiques appliquées de l’Université Joseph Fourier de Grenoble, la plupart des appareils sont déjà au point. “On dispose déjà d’appareils numériques, optiques ou à base d’électrodes, pour mesurer le pouls et la pression artérielle. Indolores, ils se collent sur la peau au niveau du poignet ou de l’abdomen“, explique le scientifique.Avec l’aide de Vincent Rialle, son collaborateur, Norbert Noury a aménagé un appartement expérimental d’environ 50 m2, équipé d’une quantité de capteurs permettant de relever des informations sur l’état physiologique et le comportement des patients. “Des capteurs de poids permettent de vérifier jour après jour si un dialysé, malade des reins, ne fait pas de rétention d’eau“, commente le chercheur.Le médecin pourra également recueillir des données comportementales à chaque fois qu’un patient ne donne pas d’indications suffisamment précises sur son alimentation ou son sommeil. Il suffit par exemple de placer des accéléromètres dans ses vêtements pour détecter s’il est en position debout ou couchée, s’il marche ou court, bref, s’il se dépense physiquement ou non.Mais si la technologie est presque au point, reste à convaincre les professionnels de santé d’en faire usage. La plupart d’entre eux considèrent en effet que l’échange verbal et la palpation, au c?”ur de la pratique médicale, sont un élément irremplaçable de l’auscultation.“Aujourd’hui, de nombreux soins ne sont assurés qu’à l’hôpital. Demain, ces actes se déplaceront vers le patient. Ce sera une révolution culturelle pour le corps médical”, admet Norbert Noury.
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