De la région lyonnaise à Sophia-Antipolis en passant par Grenoble, les acteurs de la région musclent leurs équipes commerciales.
Rhône-Alpes compte plus de vingt mille informaticiens. Dans les SSII, qui représentent la moitié des effectifs, le recrutement devrait représenter 35 % des effectifs en 2001.” Michel-Louis Prost, le président de la commission métiers et rémunération de l’Adira, prévoit une année 2001 faste. Tendance confirmée par les SSII de la région lyonnaise. Focal prévoit plus de cent embauches, T-Systems (ex-Soleri) cent vingt, et Cap Gemini deux cents pour la seule région de Lyon.Les chefs de projets devraient former le gros des bataillons. “Le profil type du recruté à Lyon, dans un environnement très marqué par l’informatique de gestion, c’est le chef de projets, qui pilote cinq ou six personnes “, ajoute Michel-Louis Prost. Les jeunes commerciaux s’affirment également comme une denrée rare et recherchée : “Les SSII ont profité des années fastes pour s’implanter à Lyon. Elles doivent maintenant muscler leurs structures commerciales pour transformer l’essai “, souligne Eric Chaix, un responsable régional de GFI. Autre spécificité lyonnaise : la part très importante du jeu vidéo. Le secteur s’est développé dans le sillage du géant Infogrames, et il emploie plus de mille personnes. De deux cents à trois cents personnes y sont recrutées chaque année – principalement des analystes-programmeurs.
Les salaires régionaux ont rattrapé ceux de Paris
Grenoble est un excellent tremplin pour les ingénieurs télécoms. “Nous allons recruter cette année cinq cents personnes. Et les plus difficiles à trouver sont les ingénieurs télécoms “, considère Jean-Michel Gliner, PDG de Silicomp. Idem pour presque toutes les SSII qui ont un département télécoms : Teamlog, Cap Gemini Télécom, GFI, Focal, Unilog, EHPT, Green Informatique… Pourtant, “Grenoble est le premier pôle pour le développement de logiciels télécoms après Paris, combinant une puissante formation à une très forte capacité d’attraction d’ingénieurs du monde entier “, déclare Anne-Marie Augoyard, directrice de l’Aepi (Agence d’études et de promotion de l’Isère). Suite au dégroupage, start up et poids lourds s’affrontent sur le terrain du recrutement pour grignoter le monopole de France Télécom : Cegetel (et son centre de recherche Inovatel), mais aussi Complétel, Kaptech, etc.Plus au sud, les cartes sont en pleine redistribution. A Sophia-Antipolis, on estime les besoins immédiats, surtout dans l’informatique et les télécoms, à 1 400 personnes. Les plus gros concernent les centres de recherche internationaux d’IBM, Nortel, Texas Instruments. . . Celui d’IBM, à La Gaude, recherche à lui seul plus de trois cents personnes avant le printemps. “Depuis longtemps, les salaires dans la région ont rattrapé ceux de Paris “, commente Christian Poujardieu, son directeur. Mais la région de Marseille gagne du terrain. Selon l’Apec, la demande s’élève à plusieurs centaines d’informaticiens dans le technopôle de Château-Gombert. Même constat à Rousset, chez les géants de la microélectronique, pour des profils plus orientés recherche.