Habitués à la discrétion, les studios de développement de jeux vidéo restent traditionnellement dans l’ombre des éditeurs. C’est pourtant en leur sein que naissent souvent les grands succès populaires. Certains ont même érigé leurs noms au palmarès des producteurs incontournables, les créatifs devenant les garants d’un titre à succès.
Le futur ” best seller “
Demain, Antoine Villette et son studio Darkworks en feront peut-être partie. En tout cas, Infogrames lui a confié la réalisation du quatrième opus d’Alone In the Dark, baptisé The New Nightmare. L’enjeu est de taille et les chiffres éloquents : entre 4,5 et 7,2 millions d’euros (30 à 50 millions de francs) de budget de développement, répartis sur deux ans autour d’une équipe de 50 personnes à temps plein.Avec, au bout, l’espoir pour l’éditeur, Infogrames, et le studio, Darkworks, de distribuer à travers le monde sur cinq supports (PC, PS One, PS2, Dreamcast et Game Boy Color) quelque 2 millions de copies. À 46 euros le jeu (prix moyen tous continents), ce sont près de 9,15 millions d’euros qui pourraient revenir aux deux associés. Un hit dans le langage consacré. La sortie est annoncée pour le 16 mai.Parti de cette confiance nouée entre Bruno Bonnell, président d’Infogrames, et Antoine Villette, le studio forge peu à peu sa notoriété, notamment auprès de la communauté financière. L’indépendant, “ qui compte à présent parmi les vingt premiers studios européens “, selon Antoine Villette, a séduit Natexis Investissement.Cette dernière, avec Natexis Actions Nouveau Marché, Soginnove et Fenice, vient d’insuffler 3,8 millions d’euros dans la trésorerie de la société, créée en janvier 1998. Au premier abord, l’objectif paraît moins ambitieux que celui d’un autre studio plus connu et plus malheureux en ce moment, Kalisto.Pour Darkworks, la priorité est au renforcement ses équipes, de 50 personnes aujourd’hui à 70 en septembre. Et cela pour tenir un objectif : le développement de deux jeux vidéo action-aventure multiplate-forme. Le créneau de ce type de jeu représentant aujourd’hui de 30 à 40 % des ventes mondiales, selon Antoine Villette. Exit, donc, les développements de jeux tout internet et sur téléphone mobile, car le studio adopte le pragmatisme mass market de Bruno Bonnell. ” Développer des bons titres sur des bonnes machines “, c’est-à-dire des consoles à fort parc installé.En renforçant les équipes, les étapes de création seront mieux intégrées, pour ” optimiser les marges et augmenter le chiffre d’affaires “. L’objectif est clairement fixé avec les investisseurs : atteindre une taille économique qui leur permette de ” sortir ” d’ici à trois ans par une introduction boursière ou une revente. Darkworks réalise aujourd’hui 3,8 millions d’euros de chiffre daffaires. Kalisto, en annonçait le double, six mois avant son introduction en Bourse en juin 1999.
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