Les sites internet, mais aussi les intranets des entreprises proposent maintenant des documents vidéo à la demande. Mais le marché sera long à décoller.Le streaming fait rêver. Avec ce mode de diffusion d’images et de son sur le web, le monde de l’internet a un moment imaginé qu’il pourrait capter une partie des milliards de téléspectateurs de la planète. Mais, pour l’instant, l’audience reste à l’image de la qualité des vidéos : piètre. Pour diffuser une vidéo sur le web, on part d’un film sur une pellicule classique, qui sera numérisé, ou directement d’un enregistrement en vidéo numérique. A ce stade, les images sont à l’état de données. Elles pourraient donc, théoriquement, transiter sur le web. En pratique, c’est impossible, car leur poids informatique est beaucoup trop élevé. Elles sont donc encodées et compressées. Trois acteurs se disputent le marché des logiciels lecteurs et serveurs de streaming : Real Networks (format Real Video), Microsoft (format Windows Media) et Apple (format Quicktime). Et ils ont élaboré des modes de compression et de diffusion différents. En pratique, donc, afin de toucher un plus large public, les professionnels ont pour habitude de proposer les films dans plusieurs formats. Une fois le film au bon format et présent sur un serveur de diffusion hébergeant le logiciel serveur de l’un des trois éditeurs, l’opération de streaming peut commencer. Son principe est simple. Le serveur envoie les images de la vidéo et la bande son associée en flux régulier vers l’internaute. Ces données sont alors lues au rythme où elles arrivent sur le PC, après un décalage initial de quelques secondes, correspondant à la mise en mémoire tampon d’une portion de vidéo destinée à absorber d’éventuels embouteillages sur le réseau. La retransmission est donc très légèrement différée, mais l’utilisateur n’a pas à attendre le téléchargement total de la vidéo, et il ne subit ?” en théorie ?” pas de coupures pendant la lecture. En théorie seulement, car il reste aujourd’hui à régler le problème du poids informatique des images.
Tout est tenté pour fluidifier la transmission
La quantité de données nécessaires à la diffusion d’un film réclame des débits minimaux de 250 Kbit/s. Seuls les connectés à l’internet à haut débit peuvent prétendre atteindre un tel taux. Et ils ne sont que 7 % en France. En entreprise, les infrastructures sont souvent disponibles, mais de tels débits ont forcément un impact sur le réseau interne utilisé pour d’autres applications. Pour la plupart des internautes, donc ?” en particulier ceux qui ne disposent que de modems à 56 Kbit/s sur ligne téléphonique ?”, les images vidéo apparaissent saccadées et de piètre qualité. Pour y remédier, certaines sociétés se sont spécialisées dans les réseaux de diffusion de contenu (CDN pour Content Delivery Network). Parmi elles, Akamaï et Digital Island ont, par exemple, équipé divers points du globe de serveurs de streaming relais en même temps qu’elles cherchaient toutes les astuces possibles pour fluidifier la transmission des données. Optimiser la route ou louer un réseau spécifique : tout est tenté. D’abord sollicités par les web-TV pour toucher le grand public, les fournisseurs de services de streaming se sont vite rendu compte que seules des entreprises disposant de liaisons louées pouvaient utiliser correctement ce type de diffusion. La communication institutionnelle semble être, en effet, aujourd’hui la meilleure application en entreprise. Des clips sont venus égayer leurs sites web ou intranets, et Dassault Aviation a même poussé l’expérience jusqu’à lancer sa propre web-TV à l’occasion du salon du Bourget.
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