« La croissance numérique est en retard en France », s’alarme le SNEP, le Syndicat national de l’édition phonographique, dans son rapport annuel sur le marché de la musique enregistrée. Les revenus tirés des abonnements à des services de streaming ont pourtant progressé de 10 % par rapport à 2022, mais voilà : c’est « trop faible pour nourrir pleinement le développement du marché ». Le streaming est la première source de création de valeur sur le marché français.
Les marges de progression de plus en plus réduites
Le SNEP a enregistré 12 millions d’abonnements en 2023, ce qui représente un taux de pénétration de 16 % pour les abonnements payants. Hors contexte ça n’est pas si mal, mais en comparaison avec les autres marchés mondiaux de la musique enregistrée, ce taux est « parmi les plus faibles ». Le rapport ajoute que « la croissance des revenus de ces abonnements se tasse ici, alors que notre marché est loin d’être parvenu à maturité ».
Et cela tombe à un moment où Spotify va augmenter les prix de ses abonnements en raison de la « taxe streaming ». Voilà qui ne va pas aider à convertir les utilisateurs gratuits du service. Les résultats du streaming financé par la publicité ont progressé de 15 % l’an dernier, mais il ne pèse que 9 % du chiffre d’affaires total.
C’est pourquoi le SNEP sonne le tocsin : les producteurs et les plateformes doivent relever le « défi » des marges de progression, qui jusqu’alors étaient considérées comme « encourageantes ». Le Syndicat ne se fait pas d’illusion : les abonnements à des services de streaming de musique sont en « concurrence frontale » avec les offres cinéma, audiovisuelles et sportives. Et avec des prix qui ne cessent d’augmenter, les consommateurs sont amenés à arbitrer, « une bataille à gagner », selon le SNEP.
Tout n’est pas noir pour autant dans ce bilan annuel. Le chiffre d’affaires a ainsi atteint les 968 millions d’euros en 2023, une progression (pour la 7e année consécutive) de 5,1 % par rapport à 2022. Néanmoins, ces revenus ne représentent qu’un peu plus de la moitié de ce que l’industrie avait engrangé en 2002.
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Source : SNEP