‘ Le Tour de France, c’est un vrai cirque ! ‘ La formule revient souvent chez les organisateurs de la plus célèbre course cycliste du monde. Car le Tour de France, en plus des
180 coureurs présents sur la première ligne de départ, c’est aussi une caravane de 4 500 personnes en transhumance pendant 22 jours sur près de 3 600 km.Durant ce périple, les télécoms et l’informatique jouent un rôle crucial, essentiellement auprès des 1200 journalistes du convoi. ‘ Chaque jour, ceux-ci doivent disposer d’une infrastructure
identique pour commenter en direct la course ou envoyer leurs articles. Le hic, c’est que nous sommes en situation de mobilité permanente ‘, affirme Didier Blondel, responsable télécoms d’ASO (Amaury Sport
Organisation), la société organisatrice du Tour.L’autre difficulté, c’est de garantir un zéro faute technique. Une coupure de liaison pour le téléspectateur japonais ou l’auditeur bolivien au moment où le maillot jaune tente une échappée en haut d’un col
des Pyrénées est inimaginable. WiMAX, liaison satellite, 3G, visioconférence, etc. : ‘ Nous utilisons toutes les technologies télécoms existantes ‘, s’exclame Didier Blondel. Des outils
déployés chaque jour par France Télécom, partenaire officiel, et dont l’équipe compte 45 personnes.
Un réseau WiMAX pour couvrir une zone de 15 kilomètres
Le c?”ur du dispositif est composé de trois camions de 35 tonnes équipés chacun de deux PABX. Le premier poids lourd est garé près de la salle de presse montée à quelques kilomètres de la ligne d’arrivée, tous les
matins à l’aube. Ce dispositif permet d’offrir 128 lignes analogiques et 50 lignes ADSL. Le deuxième camion est positionné le long des tribunes d’arrivée et assure 280 lignes numériques et 70 lignes ADSL.
Afin de relier les autres camions de la caravane où sont installées les équipes de télé, un réseau sans fil WiMAX à 3,5 GHz délivre un débit de 1,2 Mbit/s, une quinzaine de kilomètres à la ronde. Le troisième camion est un véhicule de
secours embarquant les configurations miroirs des deux premiers poids lourds.L’originalité du dispositif est de proposer à chaque journaliste un compte téléphonique avec un numéro unique pendant la durée de l’épreuve (pour un montant de 3 600 ?). L’infrastructure est
évidemment complétée par une panoplie d’outils, qui vont de la parabole satellitaire GlobalCast pour transmettre les données et les images au reste du monde jusqu’aux bornes Orange itinérantes afin d’absorber
l’augmentation du trafic des mobiles autour de la ligne d’arrivée. En passant par des hotspots Wi-Fi ou des lignes de visioconférence en ADSL pour permettre l’interview à distance des coureurs.
‘ Aucune interruption de service n’est envisageable ‘
Si l’infrastructure télécoms est surtout centralisée sur la ligne d’arrivée, pas question de laisser le parcours sans couverture. Sur l’ensemble du Tour, près de 760 points intermédiaires sont prévus afin de
permettre aux commentateurs de donner, par exemple, des indications sur l’ordre du passage des cyclistes. Selon la géographie, ce sont des petits PABX ou des mini stations satellitaires Mini M qui sont utilisés. Quant aux images tournées
à partir des motos, elles sont d’abord transmises à un hélicoptère tournoyant au-dessus du peloton, relayées vers un avion volant à 3 600 pieds, pour être transmises à des paraboles installées sur une grue de 60 mètres montée
dans la ville d’arrivée.Un Intranet mobile est également de la partie. Hébergé sur deux serveurs redondants embarqués dans un camion, ce centre de données mobile donne une multitude d’informations en temps réel, comme les écarts de distance entre
cyclistes (voir schéma). Il est accessible par l’intermédiaire d’une centaine de portables en libre-service. ‘ Pendant une épreuve, aucune interruption de service n’est envisageable.
Dès qu’un composant montre une faiblesse, nous le remplaçons. Nous le réparerons après l’étape ‘, explique Pascal Queirel, responsable informatique et Internet d’ASO. L’équipe informatique de sept
personnes est aussi chargée de l’alimentation du site Web du Tour qui a, en 2004, cumulé 330 millions de pages vues et des pointes de bande passante à plus de 960 Mbit/s.Les photographes de presse ne sont pas non plus oubliés. Konica Minolta, autre sponsor, leur propose en effet un laboratoire itinérant qui développe les photos dans la journée. Chaque jour, jusqu’à 4 000 clichés sont
traités sur tirage papier ou, de plus en plus souvent, sous format numérique.
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