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Le spim était presque parfait

Un adolescent américain est accusé d’avoir envoyé 1,5 million de messages non sollicités sur un service de messagerie instantanée. Il risque 18 ans de prison.

C’est le nouveau cas d’école de l’industrie du
pourriel. Deux internautes conversent tranquillement sur le Web, quand l’un d’eux au lieu de répondre à la question qui vient de lui être posée, se met à envoyer à son interlocuteur
une série de liens vers des sites pornographiques. Le spim (comprenez ‘ spam over instant messaging ‘) vient de faire irruption dans la discussion.Quid du spim ? Ce dérivé du spam est un pourriel appliqué à l’univers des messageries instantanées (du type MSN Messenger, AIM, ICQ ou encore Yahoo! Instant Messenger…). Selon l’institut Radicati, l’envoi de spims aurait
dépassé en 2004 le cap de 1,2 milliard d’unités. Considéré comme une simple curiosité il y a quelques mois encore, le spim peut désormais prétendre au rang de fléau planétaire.Pour sa part, en matière de spim, Anthony Greco, pensait avoir dénicher le bon filon. Ce jeune New-Yorkais de 18 ans, rêvait de gravir de manière fulgurante tous les échelons de la cyber-délinquance. Au lieu de quoi il s’est
retrouvé, mercredi 16 février, coincé entre deux policiers, à l’aéroport de Los Angeles.

La chute du maître-chanteur

Mais qu’avait-il donc fait pour mériter cela ? L’automne dernier, Anthony Greco avait commencé à envoyer des pourriels aux utilisateurs du service de messagerie instantanée du portail MySpace.com. Des messages vantant les mérites
de sites pornographiques ou incitant les internautes à souscrire un prêt hypothécaire. En l’espace de quelques semaines, le jeune homme aurait ainsi expédié près d’un million et demi de ces messages.Il a fini par rédiger un spim de trop, menaçant les dirigeants de MySpace.com de révéler au grand jour ses techniques de spim (c’est-à-dire de pollution de la messagerie instantanée du service). En route pour Los Angeles, Anthony Greco
se pensait en voyage d’affaires. Il espérait pouvoir négocier avec MySpace.com un accord de marketing exclusif légitimant l’envoi de ses spims sur le service. Mais l’apprenti cyber-délinquant a été pris la main dans le sac… Libéré sous
caution (25 000 dollars), il risque désormais 18 ans de prison.‘ Il s’agit de la première arrestation criminelle du genre. Mais il pourrait y en avoir dautres ‘, a indiqué un représentant de la justice fédérale, cité par le site Silicon.com. Car aux
Etats-Unis, on ne badine pas avec le spim.

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Philippe Crouzillacq