C’est le jeu du chat et de la souris. D’un coté, les spammeurs veulent inonder la planète numérique de leurs e-mails vantant les mérites d’un médicament ou d’un placement financier. De l’autre, pour repérer
et combattre ces ‘ pourriels ‘, ou spams, les logiciels s’appuient sur différents filtres, qui analysent notamment le contenu du courrier et l’adresse de l’expéditeur.Afin de contourner ces obstacles, les spammeurs pourraient à terme se servir d’un nouveau procédé, qui consisterait à imiter au mieux des e-mails ‘ normaux ‘. C’est ce que révèle une étude menée par deux
chercheurs du département ‘ Science computer ‘ de l’Université de Calgary, au Canada, rendue public à Hambourg le 30 avril dernier, à l’occasion de la conférence annuelle de l’Eicar (European Institute for Computer Anti-Virus Research). Pour les deux universitaires, cette nouvelle technique de spam serait capable de passer au travers des filtres les plus efficaces et donc de tromper les
internautes.
Les spammeurs améliorent sans cesse leurs techniques
Les chercheurs canadiens se sont appuyés sur deux bases de données. La première contenait des courriers électroniques écrits par des particuliers. La seconde comprenait des e-mails publicitaires. Un programme informatique a ensuite
combiné ces différentes données en identifiant de manière statistique les tournures de phrases types ?” y compris les fautes d’orthographe ou de grammaire les plus classiques ?”, les abréviations et les signatures. Un
second programme a ensuite utilisé cette écriture ‘ naturelle ‘ pour rédiger des pourriels.Pour mettre en pratique ce procédé, ‘ les spammeurs pourraient infecter les ordinateurs des particuliers pour enregistrer à leur insu leurs e-mails. L’objectif serait alors de s’inspirer des
courriers échangés entre les internautes pour faire des spams moins repérables ‘, expliquait, à Hambourg, John Aycock, l’un des deux scientifiques.Les spammeurs n’auraient pas encore mis en pratique ce nouveau procédé pour le moment. Mais ‘ ce n’est qu’une question de temps, selon le chercheur canadien. Quant aux solutions, elles
sont réalisables techniquement mais elle n’existent pas encore sous forme commercialisable. ‘François Paget, chercheur chez l’éditeur d’antivirus McAfee, confirme que les spammeurs améliorent sans cesse leurs techniques. ‘ L’innovation est forte dans le domaine car les spammeurs ont les
moyens [financiers, NDLR] pour leur propre R&D. D’un autre coté, les antispams sont en perpétuel changement. ‘
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.