Il est des réunions préparatoires qui s’éternisent. Celles qui président au prochain Sommet mondial de la société de l’information (SMSI) sont de ce type. Du 15 au 26 septembre, les représentants de 166 pays étaient réunis à
Genève pour mettre la dernière touche aux textes qui seront soumis aux chefs d’Etats du monde entier, réunis du 10 au 12 décembre sur les bords du lac Léman.Au terme de cette session de réflexion, la copie rendue n’est pas blanche, mais au grand dam du président du comité de préparation, Adama Samassekou, la déclaration de principe et le plan d’action qui devaient en sortir se font toujours
attendre. A tel point que les participants se sont fixés un nouveau rendez-vous au mois de novembre, pour sortir de l’impasse actuelle.
Liberté d’expression et financement divisent les nations
Car, si tout le monde semble d’accord pour utiliser les nouvelles technologies afin de résorber le fossé économique entre pays du Nord et du Sud, chacun diffère sur les moyens d’y parvenir. Quand les pays riches mettent l’accent sur la
liberté d’expression (libre circulation de l’information sur Internet…), d’autres pays comme la Chine, le Pakistan ou la Tunisie protestent et se retranchent derrière leurs législations nationales. Or, ces pays ont en commun une conception
particulièrement restrictive de l’accès à l’information.Autre point d’achoppement : le financement des mesures qui seront décidées à l’issue de ce premier sommet mondial. Ainsi, quand le président du Sénégal, Abdoulaye Wade propose la mise en place d’un fond de solidarité numérique,
certains grincent des dents et ne font pas mystère de leur préférence pour un financement direct des projets.D’un point de vue plus technique, la gouvernance de l’Internet (gestion des noms de domaines) pose aussi problème. Bref, si ces malentendus persistent, le fiasco politique menace… Et ce premier volet du SMSI pourrait bien être
boudé par nombre de chefs d’Etats.La seconde phase de cette conférence doit avoir lieu en Tunisie du 16 au 18 novembre 2005. Une initiative également vivement critiquée par certaines ONG de défense des droits de lhomme et du citoyen.
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