Il n’est pas professionnel, n’a pas de vocation commerciale et n’est soutenu par aucun grand groupe. Pourtant, le site Grospixels, dix ans aujourd’hui, est devenu aux forceps l’un des principaux rendez-vous des passionnés de jeux vidéo anciens et nouveaux en France. Avec pas moins de 1 200 internautes inscrits, auxquels s’ajoutent les innombrables « lurkers », qui suivent articles et conversations en restant anonymes, le site est aujourd’hui considéré comme une communauté.
C’est que « GrosPix » (pour les intimes) est à sa manière un précurseur du Net collaboratif. En 2001, voyant que les visites ne dépassaient toujours pas la cinquantaine par jour, Phyl et Laurent, les cofondateurs de Grospixels.com, lancent un appel à contributions. « En quelques jours, plusieurs personnes se sont manifestées, avec de bons articles en main. On aurait dit qu’elles n’attendaient que ça », raconte Laurent sur la page dédiée à ces dix ans. « C’est alors, poursuit-il plus loin, que le statut de “contributeur” est apparu, on a commencé à parler de “communauté grospixelienne” ».
Plus de 630 jeux amoureusement référencés
Petit à petit, grâce à une centaine de contributeurs en tout, le site est parvenu à couvrir un large pan de l’histoire du jeu vidéo, article par article, fiche par fiche, toujours avec un mélange de pédagogie et de passion. Plus de 630 jeux y sont référencés, décrits, amoureusement recontextualisés, sans parler des bornes d’arcade et des consoles. A l’heure de Facebook et de HTML5, son interface a bien sûr pris un peu plus qu’un coup de vieux.
Mais au moment où de multiples initiatives se battent pour faire progresser la mémoire du jeu vidéo, de la maison d’édition Pix’N Love (qui a récemment traduit la biographie de l’un des créateurs les plus influents de Nintendo), à l’agence Alerte Orange (qui se bouge depuis six mois pour faire vivre son musée du Jeu vidéo), en passant par les collectionneurs de Mo5 (qui préparent son Salon du rétrogaming), Grospixels fait figure de point de rendez-vous entre les diverses communautés qui gravitent autour.
« Grospixels, c’est vous !, conclue Laurent dans son édito du jour. Vous avez dix ans. Et pour beaucoup de gens, vous êtes un peu important. »
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