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Le site d’Universal Music France mise sur l’éditorial avant tout

Contrer la déferlante MP3 est devenu l’obsession des majors du disque. Arrivé tard sur le Web, Universal Music France entend à présent rattraper le temps perdu en lançant un site très ambitieux et qui exploite largement l’imposant catalogue maison. Mais pas encore de téléchargement !

Articulé autour de douze genres musicaux, du plus général au plus spécifique, le site d’Universal a été conçu exclusivement pour le marché francophone par les sociétés Net Development et Gédéon (interface graphique et ergonomie). L’hébergement est assuré par Colt-Imaginet et KPN Qwest (son et vidéo).
Limité pour le moment à la variété et au pop-rock, il s’étendra à l’automne au jazz et au classique. Référençant les 650 artistes maison et les 4 500 albums déjà édités, il permet la navigation par auteur ou par genre musical. Chaque genre sera introduit par un éditorial hebdomadaire ?” rédigé par un journaliste spécialisé ?” qui résumera l’actualité en cours. De là ou depuis l’accueil, on pourra accéder au catalogue ou à la page de l’artiste dotée d’une biographie, d’une page d’actualité, parfois dune vidéo et d’un répertoire complet de toute sa production musicale, que ce soit en tant qu’interprète ou auteur-compositeur.
Si l’on clique sur l’un des deux principaux morceaux cochés dans les CD listés, on a droit à trente secondes d’extrait, pas plus, en conformité à la charte antipiratage récemment définie par les éditeurs français. Consolation : à terme, Universal nous promet que tous les morceaux seront numérisés et que, outre les extraits à écouter sur place, on pourra télécharger son préféré in extenso, contre paiement, à l’aide d’une norme sécurisée commune aux éditeurs de musique résistants : l’EMMS, développée par Realnetworks et IBM.



Un investissement de 10 millions de francs



Jugée non prioritaire par le PDG d’Universal, Pascal Nègre, la vente en ligne se fondera sur l’infrastructure de la filiale Dial, avec des tarifs peu encourageants, frais de port non inclus : Universal ne tient pas à se couper de son réseau de distributeurs en faisant de la vente directe. Plus intéressant, selon lui, le site va surtout lui permettre d’en savoir un peu plus sur l’évolution des goûts de l’internaute, invité à remplir un questionnaire qui l’accompagnera tout au long de sa visite sur le site : âge, sexe, préférences musicales, disques déjà possédés. Destiné à être un outil de marketing, ce précieux fichier ne devrait pas être rétrocédé. Il offrira au visiteur habitué un accompagnement et des offres personnalisés.
Lorgnant visiblement sur la récente ouverture du site de NRJ, le PDG d’Universal envisage en outre de lancer un bouquet de radios en ligne et une activité de prestataire Internet gratuit ‘ en temps qu’action sociale en faveur de la jeunesse désargentée et afin de mieux contrôler la qualité de réception du contenu ‘. Dans un avenir proche, une version plus légère devrait apparaître pour le WAP et ?” pourquoi pas ? ?” une télévision interactive.
En tout, 10 millions de francs ont été engagés par l’éditeur dans ce site encyclopédique qui a occupé une centaine de personnes une année durant. Une demi-douzaine de personnes en assureront la maintenance en permanence et 20 millions de francs devraient y être investis chaque année. Ces investissements seront très partiellement couverts par l’ouverture prévue à la publicité. Pour Pascal Nègre, ‘ la production d’un site est comparable à celle d’un clip dont les possibilités de rentabilisation sont quasi nulles, mais qui permet de renforcer les liens avec le public. ‘

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La rédaction