Quatre cent mille touristes chinois ont visité la France en 2004. Ils étaient six cent mille en 2005. On en attend plus d’un million cette année. Et pourtant, le nombre de sites officiels français disponibles en mandarin ne se compte
encore que sur les doigts d’une seule main. Un paradoxe de poids pour un pays qui se targue d’être l’une des destinations les plus visitées au monde.Vendredi 3 février, l’agglomération de Rouen a décidé de tordre le cou à cette frilosité linguistique en s’affichant comme la première collectivité française à mettre en ligne une version chinoise de son site Internet. L’initiative
reste toutefois timide. Pour cette première mouture, le site ne présente que du contenu éditorial scanné, issu de la version française. Mais d’autres développements devraient suivre.‘ Le c?”ur du monde bat en Asie ‘, juge le président de l’agglomération, François Zimeray, qui annonce que d’autres développements en chinois à partir de sites Internet locaux sont en
cours de réalisation, notamment au niveau de l’Office du tourisme de Rouen et de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI). ‘ Il faut parler au monde nouveau dans sa langue. ‘Dans le même temps, ‘ il s’agit de sensibiliser localement les investisseurs, les entreprises et la population à la montée en puissance d’un pays, la Chine, dont le taux de croissance dépasse aujourd’hui les
9 % par an ‘, explique Jérôme Savoye, rédacteur en chef du magazine AggloMag.L’influence chinoise en Haute-Normandie est une réalité. La région, première productrice au monde de fil de lin, a vu cette activité se transformer au cours des vingt dernières années, grâce à l’attention que lui a portée l’industrie
textile chinoise. Résultat, aujourd’hui 60 % de la production sont expédiés vers Shanghai et Dalian, tandis que la surface cultivée a quasiment doublé jusqu’à atteindre 25 000 hectares.
Développer des partenariats avec des acteurs de l’Internet chinois
L’initiative rouennaise, si elle est inédite au niveau des collectivités, n’est toutefois pas une première en France. En novembre 2004, le Comité départemental du tourisme de Vendée avait ouvert une version chinoise de son site
Internet, qui fut présentée à l’époque à l’ambassade de Chine. ‘ L’ouverture de ce site a coïncidé, à quelques semaines près, avec la décision de Pékin d’élargir le champ des destinations autorisées aux ressortissants chinois
à de nombreux pays, dont la France ‘, commente Mathieu Coulon, porte-parole du Comité départemental.‘ Depuis nous enregistrons un millier de visites par mois sur ce site. Mais au-delà de ces résultats, il s’agit pour nous de lier des partenariats avec des acteurs de l’Internet local et d’établir des points
d’entrée avec la Chine de nature à augmenter la visibilité de la Vendée dans ce pays. C’est un projet à moyen voire à long terme, car selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) à l’horizon 2020, près de 120 millions de Chinois voyageront à
l’étranger. ‘Dans ce contexte, le Comité départemental du tourisme de Vendée a choisi non pas de traduire de manière littérale l’ensemble de son offre, mais plutôt de se concentrer sur quelques destinations phares. En vantant notamment les mérites
du Puy-du-Fou, du marais poitevin, du Vendée Globe, ou de son littoral, à commencer par lîle de Noirmoutier.
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