A l’UMP, c’est le branle-bas de combat, il faut sauver le soldat Woerth, le ministre du Travail englué dans l’affaire Liliane Bettencourt, qui prend chaque jour plus d’ampleur. Le site Internet du parti, Mouvementpopulaire.fr, est mis à contribution, et n’y va pas de main morte. Dès la page d’accueil, une grande photo du ministre, en mosaïque sur fond noir, est assortie de slogans vengeurs : « une cabale orchestrée par le PS », « une calomnie qui vise à salir », « mon devoir, c’est de tenir ».
Plusieurs zones de cette image sont cliquables et redirigent l’internaute vers, au choix, des tribunes et des vidéos de soutien, une page Facebook ou encore une page de soutien aux allures de pétition pro-Woerth, où les visiteurs, sympathisants, adhérents ou pas, sont invités à laisser un message, un témoignage.
Objectif : faire barrage aux « allégations répétées, contre-vérités martelées, manipulations orchestrées contre le ministre du Travail… ». Ouvert le 6 juillet, cet espace un peu étonnant, et a priori inédit dans la courte histoire du Web politique, compte pour l’heure un peu plus de 1 000 contributions.
Achat de mots-clés sur Google
Ce n’est pas tout. L’UMP a aussi acheté des mots-clés sur le service de liens sponsorisés AdWords, de Google. D’après un porte-parole, le parti a acheté les termes « ump », « bettencourt » et la combinaison « bettencourt-woerth », « woerth » tout court a été « blacklisté » par Google, il est impossible de l’acheter pour l’instant.
Une pratique récurrente chez Google quand un terme est d’une actualité si brûlante qu’il risque d’être utilisé à tort et à travers par des sites en mal de référencement. En tout cas, lorsque l’on utilise ces termes pour une recherche dans Google, un lien sponsorisé apparaît renvoyant vers la page de soutien du site de l’UMP décrite ci-dessus (voir ci-contre). Mais cela fonctionne naturellement avec les termes « woerth », « affaire woerth » et même « lefebvre woerth ». Le porte-parole de l’UMP – Frédéric Lefebvre – est l’auteur d’une tribune dans France Soir sur l’affaire.
L’UMP ne s’est pas ruinée dans l’opération, ces achats lui ont coûté (pour l’instant) 200 euros. Lorsque l’on tape « ump », cela remonte aussi en première position dans les liens sponsorisés. Mais il est immédiatement suivi d’un autre renvoyant, lui, au site Mediapart, le site d’informations à l’origine des révélations sur l’affaire Woerth-Bettencourt.
L’initiative de l’UMP est donc d’envergure. Il y a cependant un petit hic. Le site n’a pas changé le gabarit de ses pages et n’a pas modifié les contenus des autres espaces. Du coup, en bas de la page dédiée aux témoignages de soutien, figurent deux liens qui tombent plutôt mal dans une affaire où il est question d’un ancien ministre du Budget, d’évasion fiscale et de mélange des genres entre intérêts privés et politique : « Un avocat soit présent lors de la première heure de garde à vue » et « Donnez, vos dons sont déductibles de vos impôts »… (voir la première capture d’écran ci-dessus).
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