Nous voulons fédérer tous les acteurs du monde des télécommunications, des opérateurs aux constructeurs, en passant par les associations et les fournisseurs d’accès Internet. ‘ Telle est l’ambition de Mickael Benaudis, directeur commercial de la société NETs et cofondateur du Syndicat international des opérateurs en télécommunications (Siotel).
Les opérateurs nationaux, entre doute et surprise
Mickael Benaudis a déposé, avec Didier Protat, ex-directeur commercial de RSL Com, les statuts de ce syndicat qui a une vocation internationale, afin d’avoir une représentation directe ou indirecte dans le monde entier. ‘ C’est le marché des télécoms qui impose d’avoir une structure globale ‘, estime Didier Protat. Le Siotel a pour vocation ‘ d’établir, entre tous les adhérents, des échanges sur la stratégie et l’évolution des marchés, de représenter et de défendre les intérêts de la profession dans ses rapports avec les pouvoirs publics, ou encore, de négocier les conventions et les accords collectifs de travail ‘, poursuit-il.
Sur le papier, l’idée paraît intéressante. Mais les acteurs du marché dans l’Hexagone sont pour le moins surpris. ‘ Nous avons découvert cette initiative par un courrier électronique, quand nous avons reçu des fichiers attachés de quarante pages dans notre messagerie ‘, déclare-t-on à l’Autorité de régulation des télécoms (ART), qui n’a eu, à ce jour, aucun contact formel avec le Siotel. Un sentiment dubitatif que partagent les responsables de l’Association des opérateurs de services de télécommunications (AOST). ‘ Cette initiative paraît assez redondante avec le nombre déjà important d’associations qui ?”uvrent en France ‘, juge François Vivier, porte-parole de l’association et responsable des affaires réglementaires de BT France. Pourtant, le Siotel insiste bien sur la nécessité de développer des lobbies à dimension internationale. Un argument que ne retient pas François Vivier. ‘ Rien ne sert d’avoir une dimension internationale… quand 95 % des problèmes se situent en France. De plus, nous avons de nombreux contacts avec d’autres associations européennes ‘, souligne-t-il.
Un syndicat à qui il reste beaucoup à apprendre
On ne voit donc pas forcément d’un bon ?”il l’arrivée de ce syndicat. Du côté des opérateurs internationaux, qui pourraient être tentés de rejoindre le Siotel, l’enthousiasme n’est pas de mise. ‘ Savoir gérer notre présence dans de nombreux pays fait partie intégrante de notre métier et nous n’avons pas vraiment besoin d’un syndicat pour nous représenter ‘, affirme François Eloy, directeur régional d’Equant, pour la France.
Même impression chez son concurrent Infonet, qui ne voit ‘ aucun intérêt dans un syndicat porté par des inconnus ‘. Sous-entendu : comment se faire entendre si l’on n’a pas fait parler de soi auparavant ? Une évidence dans le domaine du lobbying !
Et c’est bien là que semble se situer le problème du Siotel : les opérateurs contactés n’ont jamais entendu parler de ses fondateurs ni de leur action. Etrange de la part d’un syndicat de n’être pas connu des entreprises qu’il souhaite défendre !
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