Le nouvel engouement pour les services web pourrait évoquer un dérivatif incantatoire pour conjurer les temps difficiles. Pas du tout. C’est même très exactement le contraire : l’impact potentiel de cette prochaine tendance de fond, tant du point de vue technologique que dans ses inévitables retombées économiques, s’annonce considérable.En quoi consistent les services web ? Selon une récente enquête de Clever Age, à paraître prochainement dans la collection 01 Etudes ( www.01net.com), la démarche “consiste à résoudre un problème ancien : comment faire communiquer les applications et les systèmes au sein d’une entreprise ou entre les entreprises “. Esther Dyson, ancienne conseillère du président Clinton pour les affaires économiques, impliquée dans le financement de start-up dédiées aux services web, assure qu’on est en présence “d’une approche, pas d’un marché à proprement parler “. Sans doute, mais cette démarche n’interdit pas de penser au business : le cabinet Gartner Group, par exemple, entrevoit un potentiel de 35 milliards de dollars (40,16 milliards d’euros) pour les services web. Certes, il s’agit d’une perspective éloignée (2006). Mais la promesse est juteuse. Et exigeante.
Optimiser l’existant
De fait, la mise en ?”uvre de services web suppose une démarche en profondeur, imprégnant tous les leviers de l’entreprise, comme l’ont bien compris IBM et Microsoft en annonçant ensemble, le 6 février, la création d’un organisme mondial visant à normaliser l’échange de données sur internet. La WS-I (Web Services Interoperability Organization) devra permettre à toutes les applications circulant sur le web de dialoguer entre elles, sans réécriture ni adaptation particulière. Un nouvel espéranto, en quelque sorte, cette fois appliqué à l’e-business.L’époque s’y prête. L’incertitude sur l’avenir économique immédiat incite les clients potentiels (essentiellement les grands comptes) à optimiser l’existant plutôt qu’à se lancer dans de nouveaux développements applicatifs. Ce que résume à sa manière Barry Morris, PDG d’Iona Software, l’un des jeunes acteurs du secteur. Pour lui, “la fragilité de l’environnement économique global, et la focalisation renouvelée des entreprises sur l’efficience de leurs investissements les conduisent à chercher à réutiliser leurs systèmes en les intégrant plutôt qu’en les remplaçant.” D’où l’émergence des services web… les mal-nommés, car ils fournissent essentiellement des briques logicielles.À tout seigneur tout honneur, les poids lourds de la programmation occupent souvent le devant de la scène. Microsoft, bien sûr, avec son environnement.Net, Sun et sa plateforme ONE (Open Net Environment), mais aussi Oracle (Web Services Framework), Hewlett-Packard et IBM (Dynamic E-Business) entendent bien se partager le marché en jouant de leur force de frappe numérique (voir graphique ci-dessous). Les spécialistes de l’infrastructure matérielle et logicielle sont bien partis pour maîtriser, entre autres, l’agrégation de plusieurs services sur un même site, la hiérarchisation de l’appel des services et le dialogue de l’entreprise avec fournisseurs et sous-traitants.Mais les start-up ne sont pas exclues d’entrée de jeu, à condition de se concentrer sur une ligne de produits, faute de pouvoir en offrir toute la panoplie. Certes, plusieurs jeunes pousses connaissent des difficultés, comme la Française Arisem, spécialiste du web sémantique, qui vient d’être placée en redressement judiciaire. Mais les essais transformés existent, comme en témoignent les quatre expériences décrites ci-dessous.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.