Quand les prévisions rejoignent la réalité, le Syntec peut se féliciter. Le Syndicat des sociétés de services en informatique avait estimé à 13 % la croissance pour le secteur des services et logiciels. Ce taux vient d’être confirmé, et même corroboré par le cabinet d’études Pierre Audoin Conseil. “Ce taux à deux chiffres est enviable. C’est, de loin, le meilleur de tous les autres secteurs d’activité du marché français. L’informatique dans l’économie française a représenté, l’an dernier, un chiffre d’affaires de 30 milliards d’euros. Bien qu’asymétrique ?” 17 % pour le premier semestre et 9 % au second ?”, 2001 est une année relativement bonne pour notre secteur d’activité. D’autant que le turnover est en diminution de 16 % à 6 %, avec une pression salariale limitée à des profils hautement spécialisés”, annonce non sans fierté François Dufaux, le président du Syntec.Le syndicat a recensé l’an dernier un total de dix-sept mille personnes embauchées dans le secteur des services et logiciels, qui génère, en moyenne, plus de trois mille créations d’entreprises par an. Et c’est le conseil en technologie ?” notamment pour l’informatique embarquée et la R&D externalisée (+ 20 % de croissance) ?”, la tierce maintenance applicative ou TMA (+ 16 %) et l’infogérance (+ 14 %) qui sont les plus porteuses.
Les éditeurs se sont taillé la part du lion
Du côté des logiciels, les projets de mise en place de progiciels de gestion intégrés, d’outils d’intégration d’applications (EAI) et de technologies internet ont aussi le vent en poupe. Même si ce sont surtout les grands éditeurs qui se sont octroyé la plus belle part du marché, bénéficiant de la taille importante de leur base clients.Le secteur public et celui des services banque/finance ont redémarré de grands projets stratégiques, gagnant ainsi cinq points de croissance en un an. Alors que les segments du transport aérien, des assurances, du tourisme et des télécoms ont, eux, subi un fort ralentissement d’activité. Force est de constater que la fin de 2001, marquée par les événements du 11 septembre, a affiché une importante progression du taux d’intercontrats dans les SSII ?” difficilement quantifiable ?” et un net recul du conseil ?” explicable, entre autres, par l’éclatement de la bulle internet.Selon Jean Mounet, vice-président du Syntec, cette année verra le lancement de véritables grands projets internet dans les entreprises : services web, infrastructures, plates-formes cybermarchandes. Au moment même où l’on en parle moins et où l’on rationalise les projets e-business lancés dans tous les sens l’an dernier. Car la maîtrise des coûts, le gain de productivité et le retour sur investissement sont dorénavant à l’ordre du jour dans les directions informatiques.L’exercice 2002 sera moins brillant, avec une croissance prévue de 8 % pour les services informatiques et de 1,3 % pour le PIB français (contre 1,5 % prévu initialement). Même s’il est le plus bas de ces cinq dernières années,“ce taux de croissance demeure tout de même exceptionnel, compte tenu de la conjoncture économique “, rassure Jean Mounet.
La reprise est attendue pour le second semestre
Plusieurs indicateurs, dont celui de la reprise des ventes des semi-conducteurs, accréditent une reprise des investissements aux Etats-Unis. Mais en Europe, et donc en France, elle sera plus longue à venir. La croissance du premier semestre 2002 est donc estimée par le Syntec comme devant être relativement faible. Le second semestre devrait, lui, afficher un taux de croissance à deux chiffres. Et c’est à nouveau le conseil technologique, la TMA, la mise en place des logiciels dédiés à la gestion de la relation client et à celle de la chaîne logistique, ainsi que les projets EAI qui tireront la croissance. Cependant que le conseil en management et l’assistance technique, pourtant très prisés par les grandes SSII, connaîtront encore des difficultés.
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