Le torchon brûle entre YouTube et les labels indépendants. Le prochain lancement d’un service de streaming musical par la filiale de Google inquiète ces professionnels de la musique. Après une première alerte de Win, c’est au tour d’Impala, un label d’indépendants (PIAS, Rough Trade, Epitaph, Naïve, Beggars, K7…), de monter au créneau en déposant une plainte auprès de la commission européenne.
La polémique porte sur les conditions tarifaires que veut leur imposer YouTube. Le groupe californien proposerait de reverser 45% des ventes réalisées sur sa plateforme quand d’autres services de streaming, comme Spotify ou Deezer, reversent entre 60 et 70%. En cas de refus, le site aurait menacé de ne plus les référencer. Youtube n’a ni confirmé, ni infirmé ces informations. Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, n’a pas attendu de confirmation pour qualifier ces conditions de «chantage». Selon elle, c’est « une menace pour la diversité musicale et pour le développement de nouveaux talents auxquels contribuent largement les labels indépendants.»
Dans un communiqué, Impala demande à la commission européenne de donner un carton rouge au site de vidéos en ligne. La plainte déposée porte sur « une série de violations des règles européennes de la concurrence » parmi lesquels un abus position dominante. Pour Impala, YouTube est un « portier des marchés en ligne » qui crée des « barrières artificielles » pour protéger ses activités.
L’Open Internet Project soutient la démarche d’Impala
Dans un communiqué, Helen Smith, présidente exécutive d’Impala, lance un appel au commissaire européen en charge de la concurrence Almunia qui a « déjà souligné l’importance de la contribution apportée par les sociétés de musique indépendantes. » Elle lui demande donc de prendre des mesures urgentes contre la filiale de Google.
Toujours selon Mme Smith, le modèle économique de YouTube est une forme de discrimination qui est « illégale quand elle est réalisée par des entreprises dominantes. Des règles européennes existent pour empêcher les entreprises agissant de manière abusive quand ils deviennent assez grands pour dominer le marché. » Elle demande aussi à Bruxelles d’empêcher l’application des contrats déjà signés avec trois majors.
Elle évoque aussi les peines encourues en matière d’abus de position dominante. « La CE pourrait également émettre une amende pouvant atteindre 10% de son chiffre d’affaires mondial. Avec des revenus publicitaires s’élevant à 5,6 milliards de dollars, l’amende pourrait s’élever à 500 millions de dollars. »
Après la fronde en Europe regroupée autour de l’association Open Internet Project, qui soutient la démarche d’Impala, la « Googlesphère » doit gérer un combat de plus en Europe.
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– Aurélie Filippetti juge « très préoccupante » l’attitude de Youtube (23/06/2014)
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