Monsieur M. est un informaticien d’une cinquantaine d’années, dont on peut lire le témoignage accablant dans une étude relative aux demandeurs d’emploi de longue durée**. Après trois ans de vaines recherches, il pointe aujourd’hui au
RMI. Victime de discrimination, notre senior décide d’abandonner l’informatique pour se reconvertir… en agent de sûreté aéroportuaire. ‘ Un boulot payé au Smic, en trois-huit, avec des horaires pas
possibles. ‘ Mais il faut vivre. Pour décrocher un entretien, il a troqué son diplôme d’ingénieur contre un DUT électronique. De même a-t-il réduit son CV de trois pages à une seule, passant brièvement sur ses expériences de
chef de projet ou de conseil en réalisation.L’exemple de monsieur M. n’est, hélas, pas isolé. L’an dernier, Patrick Mayo, informaticien quinquagénaire au chômage et RMIste, s’était lancé dans une marche de mille kilomètres pour alerter l’opinion publique sur le sort des seniors.
Combien sont-ils dans cette situation ? Difficile à savoir. Selon l’ANPE, environ la moitié des RMIstes ne sont plus inscrits comme demandeurs d’emploi. Sans compter ces ex-informaticiens qui recherchent un poste dans un autre secteur. Le taux
de sortie ‘ naturel ‘ de la profession serait ainsi, selon la F3C CFDT, d’environ 10 % par an. Déqualifiés, rayés des statistiques, ces seniors ne pèsent plus lourd. Le secteur a un devoir moral à leur égard, alors que
les discours sur les risques de pénurie de compétences se multiplient.* Grand reporter à 01 Informatique.** Voir
www.01blog.fr/1872.
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