En ces temps de budgets minceur et de ressources humaines fondant comme neige au soleil, les banques d’investissement ressentent aussi les effets de la crise. La plupart des organismes financiers de la Silicon Valley souffrent, par un effet de dominos, du ralentissement des affaires, surtout dans la net économie. Le groupe WR Hambrecht a, lui, pris les devants en prévision d’un hiver difficile. Rien d’étonnant : sa spécialité est précisément le changement et l’innovation.Quelle est donc cette mesure radicale pour s’adapter à la nouvelle donne ? Un contrôle plus strict des dépenses ? Une refonte drastique du business plan ? Vous n’y êtes pas. L’arme secrète du groupe c’est le plafonnement des salaires. Une idée presque sacrilège aux États-Unis, d’autant que les rémunérations ont eu, ces dernières années, une fâcheuse tendance à exploser.Et encore plus en Californie, où le coût de la vie nécessite des rentrées financières très élevées. En clair : c’est du jamais vu. Pourtant, les mesures de contrôle des salaires prises par WR Hambrecht vont peut-être donner des idées aux autres entreprises. Ainsi, Larry Ellison, le flamboyant patron d’Oracle, pourrait perdre définitivement son avion personnel s’il oubliait de faire une déclaration absurde toutes les semaines, Bill Gates se verrait privé de stock-options s’il ne commettait pas au moins trois violations de la loi antitrust par trimestre… Évidemment, mon point de vue peut paraître excessif. Mais je suis persuadé que si l’on généralisait les remèdes de cheval, les managers auraient des motifs personnels de s’impliquer dans le pilotage de leur entreprise. Et de concourir ainsi à l’intérêt général. C’est à ce prix que nous casserons la spirale infernale qui nous guette. PS : alors que j’achève cette chronique, japprends que Bill Gates et Steve Ballmer viennent de se voter… une belle augmentation.*à San Francisco
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.