Sale temps. Pendant que l’inquiétude des marchés se concentre sur l’endettement des grandes entreprises, les jeunes pousses tendent leur sébile. Sans grand succès. Les banques sont de plus de plus frileuses. Jusqu’à ne plus accorder de prêts qu’à la condition que l’État se porte garant. À la Bourse, la situation du Nouveau Marché est aussi préoccupante. Ce compartiment est laissé en jachère. Après avoir perdu plus de 60 % en 2001, le Nouveau Marché s’effondre de 20 % depuis janvier. Des entreprises, comme Cyrano, sont liquidées puis rayées de la cote sans que les petits actionnaires en soient informés. Analystes et investisseurs se détournent, alimentant une dangereuse atonie. Les introductions se comptent sur les doigts d’une main depuis un an, et cet attentisme se répercute sur toute la chaîne de financement. Sans sortie prévisible en Bourse, les capital-risqueurs hésitent à prendre… des risques ! Si l’un des dirigeants de Carlyle explique cette semaine “qu’en matière de capital risque, c’est un bon moment pour investir”, force est de constater que les fonds procèdent de manière exactement inverse. Une étude de Pricewaterhouse Coopers montre que les fonds investis ont baissé de 31 % en 2001 par rapport à l’année précédente. Et de 37 % dans le secteur technologique. Selon une autre enquête de Ernst & Young, cette baisse serait déjà de 30 % au premier trimestre 2002, par rapport au même trimestre de l’année précédente. Mais, surtout, les capitaux investis dans les premiers tours de table des entreprises ne dépasseraient pas 30 % ?” contre 70 % il y a deux ans. Une époque où les grandes entreprises faisaient également office de fonds de capital-risque. Alors que l’économie en réseau s’installe d’une manière pérenne, que l’apport des nouvelles technologies à la croissance semble enfin reconnu, l’État doit encourager lépargne à se diriger vers les entreprises innovantes. Il y a urgence.
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