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Le risque sanitaire des puces et étiquettes RFID jugé faible, mais à surveiller

L’Afsset se veut rassurante sur les dispositifs d’identification par radiofréquences. Mais souhaite la poursuite des recherches.

Quel est l’impact des puces et étiquettes RFID ?” de plus en plus présentes
dans notre quotidien (titres de transport, etc) ?” sur notre santé et notre environnement ?Pour répondre à cette question, l’association France Nature Environnement a saisi, en novembre 2005, l’Association française de sécurité sanitaire de l’environnement et du travail (Afsset). Cet établissement public, qui rend des
avis consultatifs, vient de publier les conclusions de son groupe de travail dans un rapport de 150 pages, consultable
sur son site.L’Afsset précise ne pas s’être préoccupée des problèmes relatifs au respect de la vie privée, qui ne sont pas de son ressort, et n’avoir pas évalué l’impact environnemental, ‘ faute de données
disponibles ‘.
Dans sa synthèse, l’agence se veut plutôt rassurante sur les effets nocifs de l’identification par radiofréquences, au niveau des dispositifs dits ‘ interrogateurs ‘ (les étiquettes, elles, sont en grande
majorité passives et n’émettent pas). ‘ Il apparaît ainsi, grâce aux mesures effectuées (…), que les systèmes RFID engendrent la plupart du temps une exposition très faible des personnes au champ électromagnétique, en
comparaison à d’autres sources, comme par exemple un téléphone mobile. ‘

Le risque sanitaire non établi

Mais si le grand public n’est exposé que ponctuellement, il n’en va pas de même pour les professionnels. ‘ Du fait des faibles distances observées entre l’interrogateur et certains postes de travail, l’exposition
professionnelle, quoique toujours inférieure aux valeurs limites d’exposition dans les cas observés, peut être non négligeable. ‘
Néanmoins, l’Afsset ajoute qu’il n’est pas possible aujourd’hui ‘ d’établir l’existence d’un risque sanitaire lié à l’exposition aux champs électromagnétiques émis par des systèmes RFID ‘
au vu de la ‘ littérature ‘ publiée sur le sujet et des ‘ résultats des campagnes de mesure ‘.Dans ses préconisations, l’agence estime nécessaire de ‘ poursuivre la veille scientifique sur la recherche des effets biologiques des rayonnements aux fréquences spécifiques des RFID ‘.
Elle propose de concentrer les efforts sur la problématique professionnelle la plus aiguë, celle des dispositifs RFID à fonctionnement permanent.Elle estime aussi utile de se pencher sur les effets psychologiques potentiels, surtout dans le cas de puces implantables dans le corps humain, ce qui est
une réalité à l’étranger. Elle demande également que tous les fabricants et intégrateurs contrôlent ce qu’ils
commercialisent au travers du marquage CE, garantissent la sécurité et la santé des personnes ou encore que les entreprises limitent les expositions inutiles.

Faire évoluer les méthodes de mesure

L’Afsset propose également de faire évoluer la normalisation de la mesure des champs électromagnétiques, pour tenir compte d’expositions corporelles très localisées et non plus uniquement du corps tout entier. Elle pose aussi la
question du développement durable et du recyclage des étiquettes, qui contiennent une antenne métallique.L’association France Nature Environnement considère sur son site que ‘ le rapport de l’Afsset met en évidence la nécessité d’expertise et de recherche sur les risques sanitaires, environnementaux et
éthiques liés à la RFID ‘
. Si elle se réjouit de voir soulignés certains points jugés problématiques (impact sur l’environnement, méthodes d’évaluation des risques sanitaires, etc.), elle regrette l’absence
d’autres.Le rapport ‘ laisse de côté la question des effets psychologiques potentiels de cette technologie d’identification et de traçabilité des objets, des animaux voire des personnes. Plus globalement, cette
technologie interpelle aussi en terme de protection de la vie privée et en terme d’éthique, qui sont des questions dont les pouvoirs publics doivent se saisir de manière urgente. ‘
L’essor des puces RFID est un des
sujets de préoccupation de plus en plus régulièrement évoqués
par la Cnil.

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Guillaume Deleurence