Tout aussi fondamental que le streaming, le concept de rich media constitue certainement la plus grande originalité apportée par internet à l’audiovisuel. Regarder une vidéo ou un film, c’est bien. Pouvoir interagir, c’est mieux. Y ajouter du texte, des slides de présentation, des graphiques… synchronisés avec le discours du président ou du formateur, c’est encore mieux. Connue sous le nom de rich media, cette notion qui consiste à synchroniser différents médias et à autoriser l’interaction entre eux et l’utilisateur, est apparue avec le streaming. D’abord sous le format propriétaire ASF (Advanced Streaming Format), proposé par Microsoft, puis normalisé par le W3C sous l’appellation Smil (Synchronized Multimedia Integration Language). Trop limitée, la première version n’a toutefois pas connu le succès escompté. Résultat, le rich media a été décliné en différents formats propriétaires par les divers acteurs du marché du webcast.Mais la sortie récente d’une seconde version devrait remettre les pendules à l’heure. Smil 2 s’est en effet enrichi de nouvelles fonctions, dont la plus importante concerne l’interaction désormais possible avec le contenu d’une page HTML. S’appuyant sur le métalangage XML, Smil 2 prend aussi en compte le standard des images vectorielles SVG (Scalable Vector Graphics) et autorise les hyperliens sur la vidéo (clic sur l’image pendant que la vidéo défile pour accéder à une image, à une page…). Très modulaire, cette nouvelle édition comprend en outre la notion de profils, offrant ainsi à chaque éditeur la possibilité de mettre en ?”uvre tout ou partie de la norme en fonction de ses besoins. En parallèle, les outils d’édition se sont étoffés afin de faciliter la création de contenu rich media standardisé, y compris chez des éditeurs s’appuyant sur leurs propres technologies tels que Manréo ou Hypnotizer.
De multiples applications possibles
Toutes ces techniques de synchronisation de contenus ne se limitent pas à la diffusion de conférences. Dans les faits, l’e-learning, où le discours du formateur peut être illustré de documents explicatifs, représente certainement la première application du rich media. La publicité se révèle également très friande de ces technologies qui devraient contribuer à l’enrichissement des bannières publicitaires et favoriser ainsi l’acquisition de données sur les clients via des formulaires, ou encore la déclinaison et l’intégration de spots vidéo ou sonores dans des pages HTML. Idem pour les catalogues de commerce électronique : la plupart des études montrent que les clients apprécient d’avoir une représentation vidéo ou en 3D des produits. En fait, les spécialistes du domaine considèrent le rich media comme une nouvelle façon d’imaginer linterface utilisateur en concevant une plate-forme où convergent simultanément texte, vidéo, audio, etc. Dans ce cadre, tout reste à inventer…
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