L’envie de voler est au c?”ur de chaque être humain. Ainsi, dans la Silicon Valley, à deux pas de l’aéro-port de San Carlos, on trouve avec plaisir un musée de l’aviation très complet. Car, avant de succomber aux charmes de l’informatique ?” et des composants la nourrissant ?” la côte ouest des États-Unis avait déjà noué une longue histoire d’amour avec les aéroplanes.L’endroit est un véritable hommage à ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines. Les appareils font l’objet de restaurations extrêmement méticuleuses. Fort bien, me direz-vous. Mais est-il vraiment essentiel de savoir que le Thaden 1929 T1 modèle Argonaute était équipé d’un moteur Pratt & Whitney 1340 d’une puissance de 420 chevaux ? Si vous répondez non à cette question, pas de doute, vous n’êtes pas un fondu d’aviation. Continuons la visite. Le premier modèle répertorié est un appareil baptisé Aviator, qui date de 1869 et ressemble à une saucisse gonflée à l’hélium. J’ai également bien aimé le Coleopter, sorte d’énorme machine à laver. Avec une différence notable, quand même : vous êtes dedans. Un autre modèle, de 1952 celui-là, s’appelle la ” plateforme volante ” ! On s’y voit déjà, en train de faire la planche. D’une façon générale, les objets représentés sont davantage l’expression d’un rêve sympathique que l’incarnation du pragmatisme anglo-saxon.En revenant de l’expo, je me faisais cette réflexion : les ingénieurs, qu’ils soient férus d’aviation ou d’informatique, cherchent toujours à s’affranchir des limites physiques par le seul truchement de leur imagination. Quel plus beau testament, en effet, que de laisser en partage aux générations futures la certitude d’avoir défié les lois réputées intangibles de la gravitation universelle ? N’en voulons donc pas trop aux chimères de l’âme humaine. Je crois dur comme fer aux forces de lesprit.
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