Le magazine américain Wired propose une très intéressante interview d’American McGee, dans laquelle le créateur lève le voile sur les inspirations qui ont amené l’univers torturé et tortueux d’Alice. En effet, rarement on a vu jeu vidéo aussi tourmenté et aussi sombre : traumatisée par la mort de ses parents, une Alice adolescente piétine consciencieusement les icônes de sa propre enfance. Un univers dans lequel l’innocence n’existe pas vraiment, et dans lequel le monde adulte représente l’un des dangers les plus palpables. Coïncidence frappante, l’enfance de McGee a, elle aussi, été plus qu’agitée. Le créateur révèle ainsi qu’à 13 ans, son père naturel a tenté de lui arracher les yeux lors d’une cérémonie de retrouvailles organisée par sa s?”ur. Pour lui faire lâcher prise, le jeune American propose alors à l’homme, complètement ivre, de faire la tournée des bars, chacun dans sa voiture. Son père ne fera que 100 mètres avant d’écraser son véhicule dans un poteau téléphonique. Plus tard, à 16 ans, il rentrera chez lui pour découvrir une maison vide : sa mère et son beau-père ont quitté les lieux, apparemment sans le prévenir. De petits boulots en petits boulots, McGee finit par se lier d’amitié avec un voisin, un certain John Carmack. C’est alors qu’il rentre comme technicien de support chez id Software, avant de passer concepteur de niveaux. La suite, on la connaît : Alice, puis des nominations un peu partout (“Prochaine vedette du jeu vidéo” par PC Gamer, “Le concepteur de jeux vidéo du moment” par Rolling Stone). A défaut d’avoir révolutionné le gameplay (voir test), American McGee a peut-être entrouvert un peu plus la porte qui mènera le jeu vidéo vers une reconnaissance de masse en tant que moyen artistique d’expression.
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